Depuis, le 1er juillet, en vertu du décret d'application de la loi n° 2006-11 du 5 janvier 2006 d'orientation agricole,
il est interdit de fabriquer soi-même, d'utiliser, de détenir ou de
recommander des produits destinés à la protection des plantes de façon
naturelle.
Quiconque contrevient à ceci est passible de 2 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
Cette loi n'autorise désormais que la recommandation et l'utilisation
des produits disposant d'une autorisation de mise en marché.
Concrètement, seuls "les pesticides", seuls
les produits de Monsanto, Bayer... sont
autorisés.
Tout produit, fait maison, à
partir de macérations végétales ou de composés minéraux, afin de
protéger les végétaux est interdit : vous n'avez pas le droit d'en
avoir une goutte chez vous, et évidemment de le promouvoir.
Aux orties, le purin d'ortie ! A la poubelle, le compost ! Interdit
de dire que l'eau chaude est un bon desherbant pour les allées.
Interdit de dire que de simples feuilles de fougère éloignent les
chenilles des choux...
Cette interprétation de la Loi est aujourd'hui confirmée par la FNAB
(Fédération Nationale des Agriculteurs biologiques) et par
l'Association Kokopelli.
Cette loi porte des conséquences graves : elle menace, à terme, d'interdiction totale le jardinage familial, pour risque bactériologique
et concurrence déloyale à l'agriculture.
Elle massacre un
inaliénable patrimoine de connaissances, en condamnant l'utilisation
et la transmission de savoirs et de savoirs-faire traditionnels, qui
ont fait leurs preuves depuis des siècles.
En outre, ce type de
règlementations absurdes -dans le même genre, une loi oblige à clore les piscines pour la sécurité des enfants, mais reste muette sur les mares et les étangs à proximité, éventuellement tout aussi dangereux-, est attentatoire à la liberté individuelle.
Sous des prétextes
pseudo-scientifiques ou sécuritaires relevant du fantasme, cette loi relève d'un totalitarisme qui ne
dit pas son nom et de son indissociable partenaire, la stupidité.
Cette loi a, en outre, un objectif clairement idéologique : tout ce qui relève de l'économie gratuite, de l'échange,
est condamnable.
Il faut nourrir le marché, faire place nette aux multinationales
qui contrôlent les semences et la chimie,
pour le malheur de la bio-diversité, pour la destruction des nappes
phréatiques et de l'environnement, pour la ruine des paysans des pays
pauvres, pour la détérioration de la santé des animaux et des hommes.
Mais, fort heureusement, pour la croissance de leurs profits.
Enfin, ce texte pose la question de l'extension
délirante du périmètre de la Loi. Faut-il légiférer sur tout et
n'importe quoi ? Evidemment non. Nous sommes régis par une infinité de
textes (lois, décrets, règlements), que nul n'est censé connaître et
qui font de chacun un criminel qui s'ignore.
Pour sa part, Montagenet, espace de liberté respectueux de l'environnement, s'engage à contrevenir à cette loi, ausi scélérate
qu'imbécile, et à faire en sorte qu'elle soit abrogée.
Nous ferons du purin d'ortie si ça nous dit, nous desherberons à l'eau chaude, et accomplirons toutes sortes d'actions illégales de cette gravité, si ça noute chante. Cela s'appelle
de la désobéïssance civile, paraît-il.
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