“Before you've finished eating breakfast this morning, you've depended on half the world“ - Martin Luther King
“... Aussi pertinente et applicable que soit aujourd'hui la Déclaration d'Indépendance, nous ferions bien d'honorer cet autre document historique [...], la Constitution des Etats-Unis. Car elle mettait l'accent, non sur l'indépendance mais sur l'interdépendance - pas la liberté individuelle d'un seul, mais l'indivisible liberté de tous...“ - John Fitzgerald Kennedy
Heureuse initiative de The Open University qui organise ce 1er juillet un “Interdependance Day“à la Royal Geographical Society de Londres.
J'en profite pour vous resservir ce texte d'Imagine sur l'impérieuse nécessité d'une gouvernance mondiale dans un monde interdépendant.
Pour une gouvernance mondiale
Notre planète est confrontée à des problèmes sociaux, économiques, financiers, commerciaux, démographiques, environnementaux, auxquels des Etats agissant séparément sont dans l’incapacité de faire face. Au temps de l'indépendance a succédé celui de l'interdépendance.
Les institutions internationales existantes (ONU, FMI, OMC, Banque Mondiale, OMS, etc), animées par des philosophies, des principes et des objectifs différents, voire opposés, n’agissent pas en cohérence.
Pour résoudre des problèmes globaux, seule une réponse globale est pertinente.
Il est donc vital que l’humanité prenne conscience que, dans sa diversité, elle est interdépendante et forme une communauté de destin et d’intérêts unique.
Il est vital qu’elle mette en place, sans tarder, un système d’institutions fortes, ayant l’autorité légale et politique nécessaires pour gérer les sujets d’intérêt commun.
Ce mouvement, pour être accepté par tous, doit s'accompagner d’un respect des cultures locales et d'une délocalisation des prises de décisions, destinée à permettre à tout individu de participer activement à la vie de sa communauté propre, comme à celle de la communauté humaine.
Les principes fondateurs d’une gouvernance mondiale existent. Ils sont contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, le 10 décembre 1948, dans sa résolution 217 A (III).
Quels seront les domaines de compétence d’un gouvernement mondial ?
1• L’environnement avec, pour objectifs principaux, la limitation de la production des gaz à effets de serre, la préservation des ressources naturelles, la protection de la biodiversité et de l'environnement,
2• Les forces armées et le maintien de l’ordre international, avec pour objectif un désarmement généralisé des Etats, des armées privées et la création d’une instance diplomatique d’arbitrage des conflits et d’une force de maintien de l’ordre international (voir article sur le désarmement mondial),
3• La sécurité civile, avec pour objectif la mutualisation des efforts des Etats,
4• Les finances, avec pour objectif l’encadrement et la régulation des flux de capitaux et les profits financiers,
5• L’économie et le commerce international, avec pour objectif de placer l’homme au centre de l’économie, de redistribuer équitablement les richesses, de tendre vers l’égalité de traitement entre les hommes, qu’elle que soit leur origine géographique ou sociale.
6• L’éducation, avec pour objectif la promotion de l’alphabétisation pour tous et l’enseignement de disciplines favorisant le développement d’une citoyenneté mondiale, humaniste et tolérante,
7• La Justice, avec pour objectif la simplification et l’unification des lois concernant les sujets d’intérêt commun.
Que deviennent les Etats-nations dans ce contexte ?
Les Etats-nations constituent un cadre légal, un mode d'organisation politique et social, héritier d'une Histoire et d'une culture parfois millénaires. A ces titres, il est utile et légitime qu'ils subsistent. Mais il doivent aujourd'hui se refonder, reconsidérer le périmètre de leur intervention, en renonçant à une partie de leur souveraineté sur les sujets d’intérêt commun, au profit de l'autorité internationale . Celle-ci reçoit la capacité de légiférer, au nom de tous, sur ces sujets.
L’application locale des principes et des directives globales reste l’apanage des autorités locales (Etats, provinces), étant entendu que les décisions à impact local doivent être prises localement. A cet égard, chaque Etat devra prendre des mesures favorisant la démocratie participative.
NB - Il va de soi que la réalisation de telles perspectives suppose du temps. Nous fixons l'échéance à 2050. L'urgence est telle que le plus vite sera évidemment le mieux.
Il incombera au prochain Président de la République, issu de l'élection de mai 2007, d'avancer sur ce chemin d'ici 2012, en s'exprimant sur toutes les tribunes dont il/elle disposera, en faisant de la France un acteur exemplaire de ce processus incontournable.
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