La question est aujourd'hui, pour les institutions financières et les Etats qui ont choisi, comme un moindre mal, de les assister, de donner une valeur acceptable à tous les fonds pourris (subprimes et autres) qui, en raison de la perte de confiance généralisée, sont passés, en dix-huit mois, d'une valorisation en dizaines de milliers de milliards de dollars à quasiment rien.
`Si c'est trop, personne n'y croira, la confiance ne reviendra pas et l'économie ne repartira pas avant une génération. Si c'est trop peu, le monde entier sera ruiné, les institutions par terre et l'économie ne repartira pas avant des décennies.
qui émettront Le gouvernement d'Obama essaie donc de contingenter les fonds pourris -et, plus exactement, ceux qui sont apparu comme tels jusqu'ici, ce qui , et de loin, ne vaut pas solde de tout compte- dans des structures ad hoc, qui émettront de nouveaux titres, assis sur la valeur des titres pourris, susceptibles d'être achetés à bon prix par des investisseurs privés.
Exemple : je suis le gouvernement X, pour sauver une banque, je lui ai racheté pour 100, ou moins encore, un titre pourri qui a coté jusqu'à 1.000 et ne vaut plus que 100 ; je le contingente, je le mixe avec d'autres valeurs équivalentes ; j'estime le tout à 500 et j'émets de nouveaux titres à, mettons, 300, en faisant valoir aux investisseurs potentiels que ce que je leur vends 300, vaudra bientôt, parce que leur mise va rétablir la confiance, 500 ou plus.
Mon gain immédiat est de 200 (300-100), le gain potentiel de l'investisseur est de 200 (500-300). La perte reste importante (500) par rapport à la valeur maximum de 1.000, mais on a sauvé les meubles en faisant appel à l'épargne privée encore en état de s'investir et évité que tout ça ne finisse à 0.
Compliqué ? Oui, très. Tordu ? Oui. Faisable ? Oui, à condition que n'apparaissent pas en chaîne des titres pourris.
Or c'est bien ce qui nous guette. On est loin d'avoir fait le tour de la question. Après les subprimes, d'autres catégories de titres pourris (Hedge Funds, LBO et autres produits de produits assis sur des valeurs en déroute) vont apparaître dans les semaines et les mois qui viennent. L'ampleur des sommes en jeu dépassera largement les 2.000 milliards des subprimes. On ne pourra sûrement pas tout “titriser“ en même temps. Et là...
Un "économiste" médiatique dont j'ai oublié le nom a prononcé 25 000 milliardssss de $, au mois de mars 2008 tu écrivais 10 000$, officiellement c'était 2000 ...!!!
L'oseille c'est comme l'univers, depuis le bigbang, une expansion tout azimut.
Rédigé par : luluberlu | 07 mars 2009 à 11:29
@Luluberlu : officiellement, ça a d'abord été 100, puis 200, puis 300, puis puis puis...
En fait, on peut supposer que la crise des subprimes a un effet direct sur 3.000 à 4.000 milliards de dollars pour la sphère financière.
Plus un effet indirect (la crise économique en cours) correspondant à une contraction de l'activité de 3 à 5% du PIB mondial (soit 2 à 3.000 milliards sur les quelques 60.000 milliards estimés du PIB mondial) pour la seule année 2009 ; plus, fatalement, un “petit“ quelque chose de plus pour 2010 et 2011).
Là-dessus, on ne compte pas les pertes de capitalisation en Bourse (plus de 60% depuis le début de la crise), la baisse des actifs immobiliers et le coût social de la crise.
Mais, surtout, on ne compte pas non plus les produits financiers sophistiqués et échappant pour l'essentiel à tout contrôle (LBO, contrats à termes, produits de produits, etc) dont on estimait, il y a deux ans, l'actif à quelques 30.000 milliards de dollars, et dont personne n'est capable de mesurer aujourd'hui les pertes déjà réalisées et celles à venir.
Si l'on ajoute tout ça, la facture doit effectivement se situer quelque part entre 10.000 et 25.000 milliards de dollars.
Rédigé par : josé | 07 mars 2009 à 14:27