Comme prévu ici, le plan Paulson n'a pas rétabli la confiance dans les secteurs financiers et économiques.
L'Europe hérite donc de la crise bancaire, de ses conséquences économiques et sociales (impossibilité de trouver du financement pour les entreprises et les ménages, paralysie de l'investissement, atonie de la consommation, récession de l'activité, amaigrissement des entreprises par le biais de vagues de licenciements, etc), les bourses dévissent partout dans le monde.
Tandis que le Dow Jones repasse sous les 10.000 points, comme supposé ici dès le 18 janvier et le 7 mars dernier, le CAC 40 casse la barre des 4.000 points et fait une chute record de 9,04% à 3.711,98 points.
Au-delà, on peut tout craindre pour les prochains jours.
De toute évidence, les acteurs des secteurs financiers et bancaires sont en panique. Plus personne ne fait confiance à personne et la baisse, abreuvée de non-dits et de rumeurs, nourrit la baisse : elle affaiblit les établissements bancaires encore sains, dévalue toutes les valeurs au point que, dans la crainte que les épargnants ne veuillent sortir leur argent (décollecter, disent-ils) du système bancaire, les Etats s'alarment, s'agitent dans une confusion totale et mobilisent des sommes considérables (qu'ils n'ont pas) pour garantir la liquidité des uns et l'épargne des autres.
Cette nationalisation rampante du système bancaire, déjà évoquée ici, le 25 mars dernier, est une course contre la montre pour rétablir la confiance avant que la contagion de la peur ne gagne les déposants des banques.
Elle n'a aucune chance d'être efficace si elle ne s'accompagne pas de réformes drastiques du système capitaliste dont, pour l'essentiel, les gouvernements d'inspiration libérale et les organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale, etc) ne veulent pas ou qu'ils sont même incapables de concevoir.
Donc tout se met en place, logiquement et mécaniquement, pour un grand plongeon (financier, économique, social et politique) qui fera beaucoup de perdants et peu de gagnants.
Je crains, José, que ce que je vais écrire ne soit pas de l'ordre d'un jeu de mot...
Tu constates : "...le plan Paulson n'a pas rétabli la confiance...".
Très juste, mais... rétablit-on une disparue ?
La confiance pourrait bien être tellement "raide morte" qu'il n'y aurait plus de soins à pratiquer.
Conséquence : ce "grand plongeon" que tu évoques, une longue apnée qui ne trouvera sa fin que dans une remise en route d'un "système" tellement transformé qu'il aurait peu à voir avec ce que nous avons connu ces dernières années.
Pour qu'une profonde transformation ait lieu il faudra que la secousse soit d'une extrême violence, qu'elle affecte très durement nos "élites" financières.
Le moment pour tous les floués du système d'ajouter du mouvement au panier de crabes, d'exiger le plafonnement des dividendes à moins de 10% au profit des salaires, etc..
Il pourrait en résulter une nouvelle confiance assez digne... de confiance !
Rédigé par : jcm | 06 octobre 2008 à 20:20
Pourquoi pas niquer ?
En attendant l'acalmie c'est LE moyen de supporter l'insupportable : le résultat de la toute puissance, de la stupidité des élites (ce concept est en soi une connerie)...
En attendant ceusss qui paniquent ne sont pas dans le populot, ce sont nos élites....
Je croie qu' hélas y aura des soubresauts encore et encore avant que la bête immonde ne bouge plus.
Pourvu qu'on ne reparte pas en guerre contre les teutons.
Rédigé par : luluberlu | 07 octobre 2008 à 13:55