Il y a deux jours, la Fed avait refusé d'intervenir pour sauver Lehman Brothers. La plupart des analystes y ont vu une sorte de revirement philosophique. En substance “La Fed veut moraliser le capitalisme financier, montrer aux établissements financiers qu'ils doivent se conduire de manière plus responsable, sous peine de disparaître“.
L'injection cette nuit par la Fed de 85 milliards de dollars pour éviter la faillite d'AIG, premier assureur américain, jette un autre éclairage sur son refus d'intervenir dimanche. Il est plus inquiétant.
La Fed a sciemment laissé tomber Lehman Brothers (4e banque d'affaires américaines), non pour jouer les maîtres d'école répressifs, mais pour concentrer ses capacités d'intervention réduites sur un plus gros poisson, dont la faillite aurait été plus dramatique encore.
On l'évoque en effet dans le post précédent, les liquidités de la Fed se montaient début juillet à quelques 700 milliards de dollars. Le sauvetage de Maggie Mae et Freddy Mac ont mobilisé 200 milliards la semaine passée, celui d'AIG 85 milliards cette nuit. Entretemps, la Fed a injecté plus de 50 milliards pour alimenter l'ensemble du système bancaire en liquidités.
C'est la moitié des liquidités de la banque centrale américaine qui est désormais mobilisé et immobilisé (même si les conditions qu'elle impose sont drastiques et peuvent se révéler une bonne affaire en cas d'un improbable retournement rapide du marché). Autant dire que ses capacités d'intervention fondent comme neige au soleil, que sa marge de manœuvre est très étroite et qu'il ne lui reste que quelques rares coups à jouer.
La question est maintenant : que se passera-t-il, dans quelques jours ou quelques semaines, lorsque la Fed n'aura plus de munitions ? Ou encore, combien de faillites d'établissements bancaires la Fed, c'est-à-dire l'argent public, peut-il encore supporter (aux sens anglais et français du terme) ?
PS de 23h53 - Le "sauvetage“ d'AIG n'aura pas ramené la confiance sur les marchés : le Dow Jones chute ce soir de 4,06%, l'indice élargi Standard & Poors 500 abandonne 4,71% et le Nasdaq perd 4,96%.
Pire, le Trésor américain -confirmant ce post et celui d'hier- a annoncé ce soir qu'il allait s'endetter davantage pour fournir l'argent frais nécessaire aux initiatives de la Réserve Fédérale. Lire à ce propos cette dépèche de l'AFP.
Réponse : Les Fonds Souverains ou LA PANIQUE!!!!,
c'est cousu de fil d'Au .
Enfin il y aura l'IRAN ou autres Exutoires
Malthusiens.
Faudra pas y être.
Rédigé par : luluberlu | 17 septembre 2008 à 13:03
Il me semble que c'est une tentative pour restaurer aussi vite que possible "la confiance des marchés".
Tenter d'estomper "l'impression de crise" afin que tout se remette à fonctionner "comme avant".
Le véritable jeu est dans ce cas dans les mains de tous "les acteurs du marché", petits et grands.
La moyenne du niveau de confiance de chacun pondéré de ses disponibilités décidera de la suite des événements.
Qui serait capable de calculer cette moyenne ?
Personne, mais il y a gros à parier qu'un certain attentisme se manifestera, assez massivement, dans la quinzaine à venir.
Dans ce cas, s'il ne se produit aucun nouveau sinistre, la "crise" pourrait s'estomper.
Sinon...
A part cela je viens de lire qu'il pourrait y avoir un hénaurme trou noir au centre de la voie lactée : on se demande où va le monde...
Rédigé par : jcm | 17 septembre 2008 à 19:30
Salut gars, welcome back !
Rédigé par : Casabaldi | 18 septembre 2008 à 13:59
Salut Luluberlu et jcm
@Casabaldi : Ben c'est que les vacances des autres, ça vous bouffe du temps, quand vous faites concierge en hôtellerie.
Depuis deux mois, j'ai eu l'occasion de faire plus de progrès en cuisine qu'en écriture ou en poésie conjoncturelle :)
Rédigé par : José | 18 septembre 2008 à 16:55