Madame Lagarde qui, malgré sa grande intelligence, ne perd jamais une occasion de dire une connerie, d'affirmer une contre-vérité ou de proférer une prévision aussitôt démentie par les faits, a récemment indiqué que la crise financière actuelle n'était pas “systémique“.
On se demande ce qu'il faudrait qu'elle fût pour qu'elle le devint ;)
Sauver le système financier, c'est aujourd'hui une nécessité pour ceux qui veulent éviter une déconfiture de l'économie mondiale et les malheurs qui l'accompagneront nécessairement.
Mais la faillite du libéralisme, le retour des Etats -avec l'argent des contribuables ou les dettes qui leur sont créées sans leur avis- dans le jeu, est une occasion unique de réguler, de réformer ou de révolutionner un système qui ne fonctionne pas dans l'intérêt général.
La priorité, l'important (pas l'urgent) aujourd'hui, ce n'est donc pas de relever les ruines d'un système pervers et injuste, mais de profiter du rapport de force nouveau créé par la crise pour imaginer une construction nouvelle, un nouveau système.
Pour cela, il faut s'interroger sans tarder sur le rôle social du système financier, l'interdiction des paradis fiscaux, la règlementation et la limitation des produits financiers, la limitation, l'encadrement et la répartition du profit, l'amplitude tolérable de l'échelle des revenus, l'encouragement de nouvelles pistes de développement (filières liées à la protection de l'environnement, économie sociale et solidaire)...
On y reviendra ici dans les jours qui viennent.
PS - Tiens, au fait, il est passé où, le parti socialiste ? Et Delanoé, il est toujours libéral ? Et le NPA, il veut toujours interdire les licenciements pour solde tout compte ? Même ceux des golden boys ?
Et Bayrou ? Ben au moins, Bayrou, même s'il profite de l'occasion pour faire la politique locale et s'il reste au milieu du chemin en matière “systémique“, il a déclaré ce matin ssur France-Info : "Il ne peut y avoir union nationale que s'il y a remise en cause de la politique suivie, que s'il y a remise en cause d'une politique qui est, dans ses fondamentaux, dans ses orientations principales, aussi massivement erronée que l'a été la politique suivie par Nicolas Sarkozy".
Or, "pour l'instant le gouvernement ne remet en rien en cause les orientations de la politique qu'il a suivie", a-t-il ajouté dénonçant notamment "les milliards du paquet fiscal", "les remises d'impôts aux plus fortunés"
"Nicolas Sarkozy s'était fait élire sur quatre engagements" - pouvoir achat, croissance, plein emploi en 2009, baisse de 4 points des prélèvements obligatoires -, "de tout cela qu'est qu'il reste aujourd'hui ?", a-t-il demandé.
"Plus encore que la politique suivie" c'est "le modèle qu'ils ont en tête" qui "doit être remis en cause, autrement nous allons continuer à nous enfoncer dans une direction politique qui à mon avis est une impasse", a-t-il ajouté.
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