Un jeune homme de 17 ans se fait salement et, évidemment, indûment, tabasser dans le XIXe arrondisement.
Préalablement à toute enquête sérieuse, voila, d'une part, le jeune homme consubstantiellment réduit à son appartenance religieuse et, d'autre part, l'enchaînement des causes du délit parfaitement verrouillé.
Aussitôt, les médias s'emparent de l'affaire et la jugent sans précaution oratoire : le jeune homme devient, ipso-facto, “un jeune juif“. En d'autres circonstances, il eût été “jeune beur“, “jeune noir“. Mais jamais, ô grand jamais, bien sûr, “jeune catholique“, "jeune protestant“ ou “jeune athée“.
Il ne s'agit pas ici de nier l'existence de tensions inter-religieuses ou inter-raciales, mais de n'être pas complice ou porteur de leur aggravation en adoptant, sans réflexion, un langage qui est tout sauf neutre, en confondant la cause réelle ou fantasmée d'une agression avec la “nature“ soit-disant profonde de l'agressé : le jeune homme en question est d'abord un sujet, un homme, avant d'être un objet de lutte religieuse.
Tant qu'on ne remettra pas les choses dans cet ordre, la République une et indivisible est mal barrée.
objet-sujet.
cessons les objets pour les sujets....
Et là les consommations de tous ordres s'obsolètisent. (Moi aussi j'ai droit aux néologismes).
Rédigé par : luluberlu | 23 juin 2008 à 12:36