Depuis qu'il s'est évanoui, au début des années 90, le “spectre de l'inflation“, fantôme familier des porte-monnaies, a eu le loisir de se refaire une santé, de passer son drap en machine à laver, de briquer sa chaîne et de mettre au point de nouveaux cris stridents destinés à terroriser rentiers, ménagères, politiciens et économistes.
Depuis un an, il s'anime de nouveau et, puisque tout augmente, ma bonne dame, il effectue un comeback spectraculaire.
Simultanément, sur tous les fronts, il revient hanter marchés et supermarchés.
En fait, le mouvement de hausse des matières premières industrielles (minéraux, métaux, pétrole, acier) a commencé voici plus de deux ans, sous la double pression de la croissance de la demande asiatique et de la créativité de la spéculation financière, toujours à la recherche de nouveaux jeux et de nouvelles victimes.
Puis ce sont les prix des denrées agricoles (blé) qui ont pris le relai, avec des hausses fantômastiques : le blé s'est encore envolé de 25% ce lundi et l'INSEE indique aujourd'hui que lindice général des prix agricoles à la production affiche une hausse de 19,2% sur un an et de 21,8% hors fruits et légumes.
Lundi, l'étude de l'INC, publiée par 60 millions de consommateurs, réveillait les français en mettant en avant l'augmentation sensible des produits alimentaires. Mercredi, on annonçait une hausse 10,2 % des prix de gros aux Etats-Unis. Les prix de la construction ont pris près de 50% d'augmentation en moins d'une décennie, accompagnant de loin la hausse de l'immobilier. On sait ce qu'il en est du pétrole...
Tout flambe. Sauf deux choses : les indices de prix (dont on ne sait dans quelle unité de fiction ils sont calculés) et les salaires.
A ce stade, les salariés (à l'exception notable des très hauts salaires) restent d'une sagesse remarquable. Les fonctionnaires acceptent, fût-ce en traînant des pieds, un ajustement de 0,8% (repoussé, pour partie, plus loin dans l'année) face à une inflation officielle affichée de 2,8%. Dans le privé, c'est à peu près pareil et souvent pire pour les petits salaires.
Cette double pression, cet effet de ciseau par l'augmentation des prix et par la modération salariale, rend la vie littéralement impossible à nombre de ménages. Cela ne durera pas sans qu'ils réagissent fortement.
Je suis assz d'accord avec l'analyse, par contre, la conclusion me semble utopique...
et si vous me permettez une provocation (mais qui sait...) qu'ils réagissent peut-être un jour n'est en aucun cas un problème économique, il ne s'agit au final que d'un problème de police...
;)
En tout cas, je ne suis pas sur de vous avoir déjà remercié pour votre blog, j'en profite aujourd'hui : un grand merci !
Rédigé par : PP | 29 février 2008 à 17:55
Vivement la révolte des affamés pour relancer la consommation des ménages qui survivront, faut investir dans la pompe funèbre.
Rédigé par : luluberlu | 01 mars 2008 à 12:30
"les indices de prix (dont on ne sait dans quelle unité de fiction ils sont calculés)"
Et d'ailleurs il n'y a aucune raison pour que l'INSEE garde le secret sur ses relevés de prix (relevés qui sont payés avec l'argent du contribuable), une petite histoire édifiante ici :
http://guerby.org/blog/index.php/2006/11/19/129-inflation-et-transparence
Rédigé par : Laurent GUERBY | 02 mars 2008 à 00:12