Avez-vous récemment vu ou lu un reportage un peu consistant sur l'Hôpital Européen Georges Pompidou (ou HEGP), le dernier né (inauguré il y a moins de dix ans, après plus de 20 ans de réflexion, d'études, de mise au point et de construction), le plus moderne et le plus grand de Paris ?
Non ? Ah ben c'est béta. Ou c'est peut-être qu'il n'y en a pas eu, de reportage consistant. Pourtant il y aurait à dire.
Cette merveille de technologie, cette fierté de la médecine française, qu'on a eu le bon goût de planter en bord de Seine (en zone inondable, en cas de grosse crue) est malade.
Depuis sa création, entre téléphones défaillants, services informatiques souvent en panne et fermeture des douches pour cause de légionellose (en 2.000 et en 2.007), elle accumule les incidents, la découverte de malfaçons.
En juillet dernier, un incendie des gaines électriques a touché le service de cardiologie et causé des dégats dans d'autres services. Depuis, la moitié de l'HEGP (l'aile C et l'aile D) est fermée. La moitié ! L'ensemble des services de l'hôpital s'entasse comme il peut dans la moitié des lieux.
Ce devrait être une urgence de réparer, de réhabiliter, de remettre en état de fonctionnement. Certes, mais si la santé, ça n'a pas de prix, ça n'a pas d'argent non plus.
Qui doit payer la remise en état ? Le fautif ou le responsable, bien sûr. Mais qui est-ce ? Le ou les constructeurs ? L'Etat ? L'Assistance Publique ? Les assureurs des uns ou des autres ? C'est toute la question. Depuis des mois, dans l'attente du verdict des experts, rien ne bouge. Et le machin ne fonctionne pas.
On pourrait imaginer que, dans une telle situation, le temps imparti aux expertises soit drastiquement limité. Ou que l'Etat se porte garant (et, sinon lui, le système bancaire), débloque et avance les sommes nécessaires aux travaux, quitte à les refacturer ensuite au responsable final, assorties d'intérêts et, si nécessaire, de pénalités.
Mais, non, ce serait trop facile. Il est urgent d'attendre. Et pour les médias, tout aussi urgent de parler d'autre chose.
C'était exactement ce que je me disais en lisant le début, que tout de même, l'état pourrait avancer la somme. Mais évidemment, tout ça forme un tout, y'a pas grand-monde pour s'indigner, alors chuuut...
Rédigé par : mirza | 05 janvier 2008 à 10:26