Le Daily Telegraph de jeudi dernier rapporte les propos de Nicolas Sarkozy lors d'une conversation récente avec des députés européens :
"La France était juste en avance sur les autres pays en votant non [lors du référendum de mai 2005]. La même chose adviendrait dans tous les Etats membres s'ils font un référendum. Il y a un clivage entre les peuples et les gouvernements.“
Et d'ajouter : “Un référendum maintenant mettrait l'Europe en danger. Le Traité [de Lisbonne] ne sera pas ratifié si l'on organise un référendum en France ; la même chose adviendrait s'il y avait un référendum au Royaume-Uni.“
On ne saurait mieux dire.
Ce type d'argument, propre à justifier n'importe quel coup d'Etat, devrait d'ailleurs être développé, sur le mode : “Il y a un clivage entre le peuple et moi qui ait été élu. A partir de maintenant, on va donc supprimer les élections.“ On rêve ou, selon, on cauchemarde.
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C'est pas pour rien qu'il a très vite été surnommé Napoléon IV... mais au-delà de la boutade, c'est pas rassurant pour autant.
Rédigé par : mirza | 19 novembre 2007 à 19:40