Le Parti socialiste et le MoDem souffrent d'une même maladie : plutôt que de se mettre à l'écoute ou à l'observation de la société française, d'en tirer quelques leçons, quelques convictions et des propositions politiques cohérentes, ils se disputent des espaces de pouvoir personnels.
A lire les deux livres de François Bayrou, publiés avant la présidentielle, on pouvait penser qu'il avait compris les grands mouvements économiques, financiers et sociaux qui agitent le monde (questions environnementales exceptées).
Rien, dans son positionnement et dans son programme ne confirmait ces analyses : si l'on proclame qu'être de “gauche“ ou de “droite“ ne signifie plus rien, que l'opposition de ces deux camps est factice et peut être surmontée par la bonne volonté des personnes, se positionner comme “centriste“ ou “démocrate“, c'est-à-dire se poser en rassembleur de deux néants, est encore moins signifiant.
Par ailleurs, n'est pas rassembleur qui veut. Il faut pour cela disposer d'une légitimité qu'à la différence de de de Gaulle, Bayrou n'a pas eu l'opportunité historique d'acquérir : résister à Chirac ne vous pose pas de la même manière que résister à Hitler ou à Pétain. Il faut, en outre, une forte capacité d'écoute et un sesn de l'esprit d'équipe qui ne semblent pas la caractéristique principale de François Bayrou.
Le reste, c'est-à-dire le destin des centristes depuis des générations, à suivi : ils servent de caution, de bonne conscience et d'appoint aux vainqueurs. Jean-Marie Cavada en est le dernier exemple. Voila pourquoi je n'ai jamais cru jusqu'ici à l'entreprise de François Bayrou.
Le PS pour atteindre le même état de décrépitude est passé par un autre chemin.
Traditionnellement, il s'appuyait sur un socle sociologique puissant : les classes moyennes et, notamment, sur les salariés du service public. Depuis Mitterrand et, plus précisément, depuis 1983, les mouvements qui sont à l'œuvre dans les profondeurs de la société française, fragilisent ces classes moyennes jusque là en expansion, en tirent une minorité vers le sommet du corps social et en repoussent une majorité vers sa partie la plus défavorisée.
Au fil des an, le discours de l'appareil du parti, issu pour l'essentiel du segment le plus favorisé de cette population, a fini par ne plus correspondre à la sociologie de son électorat. Celui-ci a donc tendance à s'égayer dans l'abstention, le vote blanc, le vote d'extrème-gauche, d'extrème-droite ou de droite.
Que faire ? D'abord, regarder, écouter et comprendre les forces sociales en mouvement, en France comme ailleurs : on ne transformera pas le destin des salariés français sans une vision claire du rapport capital/travail, sans une réelle compréhension des grands mouvements démographiques et sociaux à l'œuvre dans le monde, sans une réelle prise en compte des enjeux environnementaux, des défis, des dangers et des opportunités qu'ils recèlent.
Ensuite, il s'agit de repérer, de comprendre les nœuds sur lesquels doit et peut agir le politique, à tous niveaux, du local au national. Enfin il faut se situer : dans une société parcellisée, de quels segments de la population doit-on se faire prioritairement l'interprète. Là encore, se situer au milieu, c'est s'exposer au grand écart plus qu'à la cohérence, parler à tous, c'est ne parler à personne.
Tout cela passe sans doute par une véritable recomposition. La question, pour le MoDem, comme pour le PS, comme d'ailleurs pour l'extrème-gauche, n'est plus d'être au centre, à gauche ou à l'extrème-gauche, mais d'être devant.
Etre devant impliquerait d'abord d'être, José...
Or ils ont atteint un tel niveau de délitement qu'il faudrait une sacrée colle et pas mal de patience pour donner quelque cohérence aux morceaux.
Laminés, puis fragmentés, épars...
Rédigé par : jcm | 27 novembre 2007 à 12:45
Pour le PS, c'est la décomposition qui me semble urgente.
Vu l'ampleur des trahisons, je pense qu'un certain nombre de personnes, moi le premier, ne votera plus jamais pour eux.
Pour ma part, je préfèrerai leur faire perdre une élection même symbolique que de les soutenir d'une quelconque manière.
Rédigé par : bertrand | 27 novembre 2007 à 14:17
José, as-tu entendu parler de ça ? "Le code du travail va être réécrit en quelques heures à l’Assemblée nationale, le 27 novembre et le 4 décembre." Gérard filoche. Je ne comprends rien. c'est énorme et je ne trouve aucune info là-dessus sur le net sauf la sienne. (interrogation mise en ligne chez moi) Bises
Rédigé par : isabelle | 28 novembre 2007 à 23:25