Il y a trois moteurs possibles pour tirer la croissance : l'investissement des collectivités publiques (grands travaux d'infrastucture et d'équipement) et des entreprises, l'exportation de biens et de services et la consommation intérieure.
Depuis des années, si l'Etat et les collectivités territoriales dépensent massivement pour assurer leur fonctionnement, ils ont lancé relativement peu de projets d'investissements ou de grands travaux. L'investissement des entreprises demeure, lui, très timide.
Les exportations françaises ne sont pas au mieux et le déficit commercial s'accroit fortement. C'est soit la faute d'un manque de dynamisme commercial, soit d'une faible présence dans les pays les plus dynamiques (Chine, Inde, Brésil, etc), soit d'une inadaptation de nos produits et services aux marchés internationaux, soit du niveau élevé de nos prix, renchéris par la valeur actuelle de l'Euro (1,4966 $ ce matin). Soit un peu des quatre à la fois.
Reste la consommation intérieure. C'est elle qui tire l'activité française depuis plusieurs années. Mais il semble que ce moteur aie lui aussi des ratés : la modération, la stagnation ou même le reflux du pouvoir d'achat des français les a conduit, dans les derniers mois, à pomper sur leur épargne pour leur permettre de continuer à consommer.
Depuis deux mois, ce mouvement est stoppé : en octobre, les achats de biens manufacturés ont reculé de 1,1% sur un mois (c'est la plus forte baisse depuis septembre 2006), après un recul de 0,3% en septembre. Cette tendance confirme la dernière enquête INSEE de confiance auprès des ménages, qui révèle les inquiétudes croissantes des ménages quant à leur situation financière et note un fléchissement des intentions d'achat.
En octobre, c'est surtout la baisse des achats de biens d'équipement du logement qui paraît marquante (-3,6%). Il s'agit de la première depuis avril, et de la plus importante depuis juillet 1998. Le ralentissement du marché immobilier et la conjoncture économique mondiale laissent augurer une poursuite de cette décrue dans les mois prochains.
Du coup, la croissance française devrait être proche de 0 au quatrième trimestre et rester sur l'année dans la zone des 1,8%. Certains économistes, comme Marc Touati, ajoutent : “même si cette perspective ne nous réjouit pas, nous avons le devoir de dire la vérité : en 2008, la consommation des ménages ralentira nettement, augmentant d'environ 1,5%, et la croissance du PIB atteindra péniblement les 1,6%.“
Et les cadeaux fiscaux aux plus aisés n'agiront pas comme un outil de soutien à la consommation, on peut penser que les sommes correspondantes seront généralement orientées vers de l'épargne.
Tandis qu'il existe une population captive du point de vue d'une augmentation de son pouvoir d'achat, c'est cette population qui dispose de revenus permettant juste (ou ne permettant pas vraiment) de satisfaire les besoins courants ou minimaux.
Orienter ces 15 milliards d'euros vers cette population aurait eu un effet mécanique à peu près total de ré injection de cette somme dans la consommation, et non dans quelque épargne.
Nos gouvernants n'ignorent pas cela, et pourtant...
Je ne prône pas là un cadeau pur et simple de 15 milliards aux chômeurs, RMIstes, bas salaires etc... : il y aurait eu différentes façons d'utiliser ces sommes afin qu'elles produisent l'effet que je mentionne.
C'est raté, il n'y a probablement plus 15 milliards à réinjecter dans l'économie...
Rédigé par : jcm | 23 novembre 2007 à 19:21
@JCM
Vous raisonnez en Keynésien malheureusement nos élites ont l'esprit embrumé par les théories libérale. Ils pensent qu'en baissant les impôts pour les riches on stimule l'épargne et donc l'investissement puisque pour un libérale épargne = investissement, raisonnement complètement contredit depuis 1929 et qui n'est jamais vérifié dans les faits. La France croule d'ailleurs sous l'épargne mais celle-ci sert à désindustrialiser le pays et à investir à l'étranger, en ce sens la France est déjà un pays du tiers-monde avec les mêmes problème produits par un élite apatride.
Entre le libre-échange qui favorise la baisse des salaires et le sous investissement chronique et l'euro fort je ne vois pas trés bien comment l'économie française pourrait survivre. Et étant donné les calcul et les arrangements avec les statistique officiel le pays est probablement déjà en récession. A vouloir imiter l'Amérique sans posséder le dollars voila ou çà mène un scénario à l'anglaise. Avec Sarko dans le rôle de Thatcher a part qu'il lui sera plus difficile de cacher la nullité de sa politique macro-économique puisque la France n'a pas la city et la capacité anglosaxonne à croire à la fumisterie de la société post-industrielle.
Rédigé par : yann | 23 novembre 2007 à 20:28