Chacun connait l'adage chinois : “Quand on pointe la lune du doigt, l'imbécile regarde le doigt“.
S'agissant de la ratification du Traité de Lisbonne, la question est maintenant de déterminer ce qu'est le doigt et ce qu'est la lune.
Est-ce de doter, fût-ce au forceps, l'Europe d'institutions ou de lois, bonnes ou mauvaises, qui régiront son avenir ? Est-ce de respecter ou de piétiner l'expression du suffrage universel ?
Pour ma part, je considère que “la lune“ est le respect des règles de gouvernement existantes : le peuple est souverain et il peut seul défaire légalement ce qui a été décidé par lui, à tort ou à raison. Il faut donc ratifier ce traité, le frère jumeau de celui qui a été repoussé en 2005, par la voie référendaire.
Pour sa part, le Parti Socialiste est en train de décider que “la lune“, c'est de ratifier par la voie parlementaire ce traité mis à la porte, en le faisant rentrer par la fenêtre, au mépris du suffrage universel, en laissant faire ou en appuyant un déni de démocratie.
S'il fait cela, le Parti Socialiste aura perdu ma voix à jamais.
Ce qui n'est pas bien grave, de son point de vue, s'il considère que ma voix ne vaut rien quand ça l'arrange.
Le proverbe chinois pose un problème quand on se trouve en présence d'une personne affectée d'un strabisme divergent...
Je sors !!!
Rédigé par : jcm | 28 octobre 2007 à 19:38
édifiant ...
Rédigé par : lény | 29 octobre 2007 à 12:55
Ont-ils seulement réfléchi au nombre de voix qu'ils vont perdre ?
Rédigé par : Gwendoline | 29 octobre 2007 à 13:10
@ Gwendoline =>
Les choix décisions d'un parti doivent-ils être soumis en priorité au nombre de voix à perdre ou gagner ou à des considérations plus fondamentales ???
Par ailleurs il n'est pas certain que la position actuelle du PS soit à ce point mauvaise en termes de "popularité" : j'entendais ce matin qu'un sondage sur la question montrait que si une majorité de français se prononcent en faveur d'un référendum, il y aurait aussi une majorité d'intentions en faveur d'une adoption du traité.
Dans ce cas, le PS se prononçant pour une ratification se trouve à l'unisson avec cette majorité (véritablement réelle ou non ?) de partisans du "oui", le seul point de divergence avec "l'opinion" portant sur le mode de ratification, c'est à dire l'exercice ou non de la démocratie pleine et entière via un référendum.
Maintenant je me demande bien sur quoi les partisans du "non" comme ceux du "oui" établissent aujourd'hui leur choix : est-ce après avoir décortiqué ce traité ?
Rédigé par : jcm | 29 octobre 2007 à 13:35
@jean-Claude, je crois qu'ils ne l'ont pas plus lu que la dernière fois :)
A leur décharge, la rédaction du nouveau Traité ne facilite la tâche de personne, puisque l'essentiel est constitué de centaines d'articles qui ne font que renvoyer à des articles de traités antérieurs ou du TCE.
Le truc est donc littéralement illisible pour les non-techniciens. Ce n'est pas seulement une insulte à la démocratie de l'adopter comme ça, c'est un outrage linguistique de l'avoir écrit comme ça. :)
Rédigé par : José | 29 octobre 2007 à 13:54
Pas plus lu : il me semblait aussi, José...
Et pour cause... de l'illisibilité que tu mentionnes et que revendique Giscard !!!
Rédigé par : jcm | 29 octobre 2007 à 14:32
Le référendum a ces inconvénients :
1/ il ne permet pas de modifier certains passages,
2/ il ne distingue pas entre les non : ceux qui ne voulaient absolument pas de ce traité, et ceux qui voulaient l'amender, voir ceux qui voulaient voter contre Chirac (alors que le oui était plus clair : ceux qui ont voté oui faisaient confiance au meme traité).
Les électeurs "non, pour un plan B" n'ont jamais vu ce plan B arriver. Ils ont été floués. Qu'ont-fait leurs leaders après ce référendum? Ils me font penser, au sein des associations d'immeubles, à ceux qui votent contre tout, mais qui s'investissent surtout dans rien, et qui sont tout heureux lorsque le bureau de l'association prend les décisions sans leur demander leur avis.
D'ailleurs, en finale, j'estime que le oui, avec moins de 50% des voix, était déjà majoritaire devant le non catégorique au traité, et devant le "non, pour un plan B".
Ce texte est certes quasi identique au précédent; il n'aura cependant pas la meme force car il n'aura as été approuvé directement par le peuple. Mais il ne sera pas approuvé dans le dos des francais (Sarkozy a été élu avec cela, et nos députés sont élus démocratiquement). Et il permettra aux appareils politiques européens de fonctionner. C'est tout.
On peut regretter que le processus de formation du traité n'ait pas ressemblé au processus participatif actuel du Grenelle de l'environnement : peut-etre aurait-il permis de faire apparaitre un plan B directement?
Rédigé par : AndréP | 31 octobre 2007 à 10:52