On ne se prononcera pas ici sur l'ensemble des premières conclusions de la commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali qui ne seront connues que lundi.
On ne dira rien notamment sur la proposition de suppression du “principe de précaution“, qui fait déjà débat au sein même du gouvernement, sans qu'on sache réellement ce qu'il recouvre.
On se contentera de noter avec satisfaction cette proposition qui fait écho au post précédent (lui-même été réédité, complété et amendé ici, sous l'intitulé “Construire des villes à la campagne“ trois fois depuis deux ans) et à une intervention de Dominique Strauss-Kahn sur le sujet au cours de la pré-campagne pour les présidentielles : la création avant 2012 de dix "Ecopolis", qui seront autant d'"espaces urbains durables".
En matière de logement, la Commission commence par relever la situation "toujours très insatisfaisante" en France de ce "facteur majeur" de croissance. Elle rappelle l'existence de 3,5 millions de mal logés et de 900 000 personnes "sans domicile personnel", note la proportion plus faible en France de propriétaires de leurs logements (57 % contre 66 % aux Etats-Unis) et souligne l'insuffisance de l'offre, les difficultés d'accès au logement et la trop faible mobilité résidentielle, qui pénalisent aussi le logement social.
“Malgré le relatif échec des villes nouvelles sorties de terre dans les années 1970, “ indique Le Monde, “la commission propose "de construire des villes d'un genre nouveau, véritables laboratoires de la modernité urbaine". Ces Ecopolis, d'au moins 50 000 habitants, intégreraient une haute qualité environnementale et les toutes nouvelles technologies de communication. Elles devront aussi "encourager la mixité sociale", indique la commission, sans donner de plus amples précisions sur les moyens d'atteindre cet objectif.“ Dont acte.
PS - Il m'est arrivé de noter avec un peu de désarroi la faiblesse numérique des réactions de lecteurs sur ce blog. L'expérience commence à prouver que les lecteurs ne manquent pas (plus de 600 par jour, en moyenne, ces dernières semaines) et les réactions off non plus (par mail ou autre).
Tout ce qui est dit ici (comme, sans doute sur d'autres blogs) ne tombe donc pas systématiquement dans des oreilles de sourds et fait son chemin, directement ou indirectement. C'est plutôt encourageant et j'en suis ravi.
Une ville c'est un immense noeud de réseaux de toute sortes, un formidable concentrateur de flux. Cette complexité ne peut, pour être efficace, qu'émerger spontanément, par essais et erreurs, par création et destruction permanente. Un peu à l'image d'un être vivant.
Vouloir créer des villes neuves, sur un patron idéal, ça a un sacré parfum d'utopie.
Il me semble plus sage d'aménager l'existant. Rien qu'avec ce programme, le travail ne manque pas. Et puis, vivre dans une ville qui a deux mille ans d'histoire, même si parfois elle est un peu mal foutue, ça a une autre gueule!
Rédigé par : calidris | 13 octobre 2007 à 19:35
@Calidris : Tu serais parisien, lyonnais, marseillais, bordelais, toulousain, etc que ça ne m'étonnerait pas. :)
Mais les habitants d'Ivry, Grigny et cent autres villes du même type, doivent avoir une perception un peu différente.
Rédigé par : José | 13 octobre 2007 à 20:05
Bonjour, bravo pour ce blog magnifique.
Et au sujet de ces ecopolis, qu'apporteront-elle de plus que les éco-villages, sinon d'être le fruit d'une pensée technocratique et ainsi par essence vouée à se dévoyer ?
A
Rédigé par : Albert | 14 octobre 2007 à 11:45
Albert, merci :)
Je comprends les réticences et les méfiances qui se font jour en réaction à ce post et au précédent.
Mais comprenez à votre tour : faute d'imagination, d'audace, de prise de risque, de changement de modèle (de paradygme, comme disent les intelligents) et, d'abord, de réflexion commune, le chemin est tout tracé.
Faute d'alternative, les grandes métropoles continueront effectivement d'être livrées à “la pensée technocratique“ qui aujourd'hui ne jure que par l'extension à l'infini de l'existant, par la concentration des personnes sur des surfaces minimum, par la verticalisation des villes et la désertification de 80% des territoires.
Je pense à la fois que la “lapinisation“ des hommes ne correspond ni à leur désir individuel, ni à ce qui est souhaitable pour notre avenir commun.
Mais je peux bien sûr me tromper :)
Rédigé par : José | 14 octobre 2007 à 15:12
José, J'ai vécu à Vitry, beaucoup fréquenté Ivry et ai pas mal arpenté Créteil... Non, tu ne me convaincras pas.
Je suis entièrement d'accord avec Caldiris.
A lire chez Gregoire : "Ecopolis, une fausse bonne idée" qui amène d'autres arguments
http://www.ecolodujour.com/article-13107987.html
Rédigé par : isabelle | 17 octobre 2007 à 01:21