Hier, l'Euro a atteint un plus haut de 1,4 $. Le baril de pétrole a également battu un record, à 82,38 $.
En temps normal, chacun de ces deux faits aurait dû inquiéter les boursiers. Eh bien non, ils sont ravis ! Et les Bourses remontent !
Il faut dire que les boursiers sont assez forts pour ne voir qu'une seule chose à la fois. Et “la seule chose à la fois d'hier et d'aujourd'hui“, ce n'est pas le ralentissement de l'activité aux Etats-Unis, la hausse tendantielle des matières premières, la baisse de l'immobilier, la crise bancaire, celle du crédit, la “seule chose à la fois d'hier et d'aujourd'hui“, c'est la baisse d'un demi-point des taux de la Fed (la première depuis plus de 4 ans), c'est-à-dire la perspective d'un argent moins cher et d'une réouverture des vannes du crédit.
La Fed a commencé à remonter ses taux à partir de juin 2003, pour des raisons simples : d'une part, on craignait un retour de l'inflation, d'autre part le dollar devenait peu attractif, notamment en raison du goufre de la dette américaine. Les investisseurs institutionnels et notamment les Etats étrangers commençaient à s'en écarter, préférant, pour les uns, acheter des matières premières, pour d'autres, des capacités de production, pour d'autres, de l'Euro.
Mais voila, avec la crise du financement de l'immobilier et la menace de l'effondrement de nombreux établissements bancaires, les priorités ont changé. Tant pis pour l'inflation, il faut rapidement relancer l'activité qui donne de sérieux signes de faiblesse et, surtout, desserrer l'étau du crédit qui précipite des emprunteurs dans la faillite, entraînant, derrière eux, leurs prêteurs.
Donc entre deux maux, comme décrits ici en décembre dernier, Ben Bernanke, le directeur de la Fed, a choisi celui qu'il croit le moindre.
Conclusion ? Ben rien. Ou rien de bon. Les boursiers, qui sont des affectifs, c'est-à-dire atteints d'une affection de la mémoire, ont salué hier et aujourd'hui avec enthousiasme une décision qui leur donne l'illusion d'une fin de crise. Mais Monsieur le bourreau ne leur a accordé en fait qu'une minute de répit.
Les banques, terrorisées par les événements de ces dernières semaines, ne vont pas desserrer le crédit aussi vite que la Fed. Elles vont d'abord assurer leurs marges. Le credit crunch va perdurer. Puis s'amplifier.
Par ailleurs, le dollar va continuer de perdre de la valeur contre l'Euro, les importations des pays de la zone Euro coûteront moins cher, mais l'exportation de biens et de services européens coûtera plus cher et sera donc rendue difficile. Adieu donc, les 2% de croissance de Christine Lagarde, déjà ramenés à 1,8% par l'OCDE.
Le marché immobilier américain et européen, tétanisé, ne reprendra pas de sitôt, puisqu'aucun problème de fond n'a été réglé.
Et donc, une fois passé l'enthousiasme des premiers jours, banquiers, financiers et boursiers vont tranquillement -ou pas- retrouver le chemin de la baisse . Et l'ensemble de cette communauté, adepte du libéralisme et l'abaissement des Etats, ne tardera pas à redemander aux “autorités“, à papa Bernanke ou à tonton Trichet une nouvelle baisse des taux. Mais la marge de manœuvre est quasiment nulle... Monsieur le bourreau n'est pas tout-puissant.
bonjour,
quelqu'un peut il expliquer cela:
ECO - La BCE retire 114 mds d'euros du circuit monétaire sur une semaine
FRANCFORT (Allemagne), 18 sept 2007 (AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) a retiré mardi 114 milliards d'euros du circuit monétaire sur une semaine par le biais d'une adjudication de routine révélatrice d'une légère détente sur le marché monétaire à court terme.
La BCE a alloué 155 milliards d'euros, au taux marginal de 4,15% (contre 4,14%) et un taux moyen pondéré à 4,16%, un léger repli comparé à la précédente opération (4,17%), a-t-elle indiqué dans un communiqué destiné aux marchés financiers.
Le taux minimum accepté est de 4%. Les banques ont proposé des taux allant jusqu'à 4,27% dans leur demande de refinancement auprès de l'institut monétaire.
Le montant alloué mardi dépasse certes l'estimation par la BCE du besoin des banques en liquidités, mais il est nettement inférieur à celui de la semaine précédente (269 milliards d'euros).
.......
http://www.agefi.ch/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=169364
La Fed injecte 29 milliards de dollars dans le marché monétaire
jeu. sept. 20, 2007 4:19 CEST
NEW YORK (Reuters) - La Réserve fédérale américaine annonce avoir injecté 29 milliards de dollars dans le système bancaire au terme de trois appels d'offres à 14, sept et un jours.
La banque centrale a accepté en collatéral, pour le 14 jours, 6,32 milliards de dollars de créances hypothécaires titrisées (MBS) et 671 millions de dollars de Treasuries. Les soumissions bancaires ont totalisé 56,5 milliards de dollars.
La Fed a retenu en collatéral, pour le sept jours, 12,353 milliards de dollars de MBS, 4,647 milliards de dollars de Treasuries et 2,0 milliards de dollars de titres d'organismes publics. Les soumissions bancaires ont totalisé 47,05 milliards de dollars.
Pour l'appel d'offres 24 heures, la Fed a accepté 2,8 milliards de MBS et 200 millions de dollars de Treasuries, tandis que les soumissions bancaires ont représenté 52,4 milliards de dollars.
http://today.reuters.fr/news/newsArticle.aspx?type=businessNews&storyID=2007-09-20T141906Z_01_MAL051484_RTRIDST_0_OFRBS-USA-FED-MONETAIRE-20070920.XML
Rédigé par : vladimir | 20 septembre 2007 à 17:32
@Vladimir : les injections ou les retraits de liquidités des banques centrales sont un truc complexe que je ne maîtrise pas.
Ce que j'en comprends néanmoins, c'est que les banques centrales ont la faculté (dans quelles limites ?) de battre monnaie, pour des périodes limitées (24 heures à quelques semaines), afin de fluidifier les marchés bancaires.
On est dans une période où les banques centrales doivent se substituer aux banques commerciales, qui n'ayant plus confiance entre elles ou craignant pour leur propre santé, gardent précieusement leurs liquidités.
Pour que le système fonctionne, il faut le huiler, y injecter de l'argent pour des périodes courtes, et le retirer dès que possible, pour ne pas encourager l'inflation
Ici, on a donc deux mouvements inverses de la BCE et de la Fed. En août, la BCE a injecté beaucoup plus de liquidités que la Fed, ce qui explique sans doute ses retraits actuels.
S'il y a des techniciens dans le coin, suceptibles d'expliquer cela simplement, bienvenue.
Rédigé par : José | 20 septembre 2007 à 23:04
Est-ce le Lagarde et Michard qui vous a a fait nommer notre Ministre de l'Economie Michèle plutôt que Christine ?
Rédigé par : Bertrand | 21 septembre 2007 à 11:51
Ah ben oui, Bertrand, vous avez raison, j'ai fourché. Je corrige :)
Rédigé par : José | 21 septembre 2007 à 12:02
Les choses ont bien change depuis, la crise de 2008 et ses sequelles continuent a se propager et l'Euro est bien bas.
Rédigé par : les options binaires | 26 juin 2012 à 14:14