Hier soir, vision d'un DVD. Ironie du sort, en compagnie d'amis délicieux, par ailleurs distributeurs de cinéma.
Avant d'arriver au menu du film que j'ai évidemment acheté et pas téléchargé, j'ai d'abord droit à une leçon de morale agressive, sur le mode “pirater, c'est voler“. Si j'avais piraté, je n'aurais pas eu le plaisir d'être gratifié de cette stance.
Après cette agréable entrée en matière, on me propose trois ou quatre bandes-annonces de films dont je n'ai rien à foutre. Quand je dis “on me propose“, c'est parce que je suis poli : on me les impose sans me demander mon avis, puisque je ne peux toujours pas accéder au menu du DVD.
Pour couronner le tout, ces séquences, qui ont bien bouffé 10 minutes mon temps sans que j'en sois rémunéré ou remercié, sont suivies d'une pub qui m'apprend que le DVD que j'ai acheté est un format obsolète, puisqu'arrive bientôt le HD-DVD, le Blue-ray et je ne sais quoi encore, dont l'objectif est, contre la promesse d'une qualité technique ultime dont, en fin de compte, peu de gens pourront profiter, de me faire racheter un nouveau lecteur vidéo et de finir par remplacer l'ensemble de mes DVD, comme j'ai déjà, en moins de vingt ans, remplacé les VHS par des LaserDisc, puis par des DVD.
Tout ça pour dire qu'avant de pouvoir regarder le film que j'avais choisi de voir, mon fournisseur de vidéo m'a ouvertement traité de voleur, pris pour un con-sommateur passif, puis pour un gogo sans mémoire, prêt à se faire avoir à répétition par de fausses nouveautés technologiques.
A voir l'étendue du respect des consommateurs que révèlent ces pratiques de marketing à la hussarde, s'il est vrai que le client est roi, on peut se demander si, pour l'industrie du cinéma, il n'est pas juste le roi des cons :)
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