Tu as besoin d'argent. Tu viens me trouver et tu me dis que tu veux m'emprunter cent balles pour acheter un appartement.
Mes conditions sont simples : tu me rembourses dix balles tous les ans pendant vingt ans, tu prends une assurance qui prendra ton relai dans les remboursements s'il t'arrive un pépin et, en sur-garantie, tu me donnes une hypothèque sur l'appartement que tu achètes avec l'argent que je te prête.
Le prix des apartements monte en flèche, l'appartement que tu achètes cent balles vaudra sans doute deux cent balles dans deux ou trois ans. C'est bon pour toi. C'est bon pour moi : si tu t'enrichis, tu seras un meilleur client pour moi, si ça tourne mal, la garantie que tu me donnes me permettra de faire un sur-bénéfice.
Car de mon côté, je n'ai pas cet argent, mais mon métier de banquier est de savoir en trouver à moins cher que ce que je te prête. Pendant que tu me rembourseras dix balles par an pendant ving ans, je rembourserai huit balles par an à ceux qui m'ont prêté les cent balles nécessaires à l'opération. La différence paiera mes frais et mon profit.
Je te connais, tu es jeune, tu as un bon job, tu gagnes quarante balles par an. Je te fais confiance. Je te prête donc cent balles, je range ta garantie au coffre-fort. Avec les garanties que tu me donnes, je peux dormir tranquille, l'affaire est réglée en deux coups de cueiller à pot. Jusque là tout va bien.
Manque de pot, ton perds ton job au bout de deux ans ou, variante, tu as emprunté à taux variable et ces idiots de taux se mettent à grimper. Dans les deux cas, qui peuvent d'ailleurs se cumuler, tu ne peux plus me rembourser chaque mois. Dans un premier temps, c'est pas grave pour moi, j'ai prêté à cent mecs comme toi. Je ferai jouer ton assurance, si ça ne suffit pas, je puiserai un peu sur mes frais et sur mes profits. Si ça se prolonge vraiment, je ferai jouer ma garantie, je prendrai ton appartement, et je le revendrai. Avec une bonne chance de plus-value.
Mais voila, les emmerdes n'arrivent jamais seules. Voila que trente ou quarante des mecs à qui j'ai prêté cent balles perdent leur job, tombent malades, font faillite, bref, ne peuvent plus me rembourser.
Pour pouvoir rembourser mon propre prêteur, il faut que je revende quelques-uns des appartements. Le premier se vend très bien, avec une sacrée plus-value. Mais ça ne suffit pas. J'en remets dix autres, d'un coup, sur le marché. Là, la moitié me reste sur les bras. Mon prêteur s'énerve. Il faut que je vende “à tout prix“. Donc je dis à mon agent qu'il peut réduire le prix.
Quand les clients potentiels voient que ça baisse, ils rechigent à acheter, font traîner. D'autant que leurs propres banquiers, qui sont dans la même situation que moi, sont réticents à prêter de l'argent, qu'il commencent à avoir du mal à rembourser eux-mêmes.
Pour faire face à mes engagements, je revends d'autres trucs : des actions pétrolières, des obligations d'Etat. Mais plus j'essaie de vendre, plus les prix baissent et moins il y a d'acheteurs.
J'appelle mes confrères. Leur moral n'est pas terrible. En fait, ils perdent confiance. Ils sont tous vendeurs. Et il n'y a plus d'acheteurs. Tout le monde veut garder ou récupérer ses sous. Du coup, l'argent devient rare, comme on dit : les banquiers, qui ne voulaient plus prêter pour des opérations immobilières, commencent à faire la sourde oreille pour prêter aux entreprises.
La crise s'étend. Invisible d'abord. De pays en pays. De secteur en secteur. Les banques centrales jugent alors urgent d'injecter des liquidités dans le système, pour rendre l'argent moins rare. Au risque de réveiller l'inflation. Cela suffira-t-il à rétablir la confiance ?
On en est là...
grosso modo, même si les prix vont baisser, comme les banques rechigneront à me prêter de l'argent, j'ai bien fait d'acheter maintenant quitte à payer plus cher. Au moins j'ai des taux raisonnables, une petite fortune prêtée qui va tout juste me payer une cabane en bois mais à moi ... quand j'aurais 61 ans. Là je serais à 15 ans de ma retraite mais arrivé là comme elle sera ridiculissime je serais content d'voir fini de payer ma banque (qui au passage se sera sucré plus du double de ce que je lui emprunte aujourd'hui ... 'culés!)et je pourrai toujours me nourrir en cultivant mon jardin ... c'est une bonne oppération ça, non ?
Rédigé par : lény | 10 août 2007 à 11:54
Joli. Manque juste un petit détail : c'est surtout le mécanisme du taux variable qui provoque les défaillances de paiement ; même en gardant son job, tout le monde ne peut pas faire face à des paiement en augmentation brutale. La crise aux US est amplifiée par les périodes les emprunteurs protégés par le blocage des taux (généreusement accordé pendant deux ou trois ans après l'achat)passent perdent mécaniquement cette protection et voient leurs remboursement exploser... tous en même temps.
Autre détail : la surprime, c'est l'hypothèque + le taux élevé consenti à ces emprunteurs à risque...
Rédigé par : Guillermo | 10 août 2007 à 14:44
les banquiers financiers speculateurs ne sont pas des enfants,
ce sont des parieurs qui parient sans cesse,il parait que c'est ça la finance,
Les idiots de Wall-Street se sont- ils tirés une balle mortelle dans le pied ?
Market prices near 100% odds of September rate cut: analysts
By Nick Godt
Last Update: 10:22 AM ET Aug 9, 2007
NEW YORK (MarketWatch) -- The market is now pricing in nearly 100% odds that the Federal Reserve will cut interest rates by the end of September, analysts at Action Economics said. Following news that French bank BNP Paribas suspended three funds due to a lack of liquitity, Fed fund futures, which price the odds of moves in the central bank's key rate, rallied amid safe-haven moves, Action Economics said. The result is that the market "now show a 25 basis point rate cut by next month with nearly 100% probability, with another 25 basis cut seen as increasingly likely by the end of the first quarter [of next year]," it said.
http://www.marketwatch.com/news/story/market-prices-near-100-odds/sto
traduction automatique web :
Les prix du marché approchent de 100% cote de réduction des taux de septembre : les analystes
Par Godt d'Encoche
Durer la Mise à jour : 10:22 EST ET août 9, 2007
NEW YORK (MarketWatch) -- Le marché évalue maintenant dans presque 100% cote que le Federal Reserve Board coupera des taux d'intérêt d'ici la fin de septembre, les analystes à la Science économique d'Action ont dit. Les nouvelles suivantes que la banque BNP Paribas français a suspendue trois fonds en raison d'un manque de liquitity, les avenirs de fonds de Federal Reserve Bank, qui évaluent la cote de mouvements dans le taux de la banque centrale clée, raillé parmi les mouvements de refuge, la Science économique d'Action ont dit. Le résultat est que le marché « montre maintenant une 25 réduction des taux de point de base par le mois prochain avec presque 100% probabilité, avec encore 25 coupure de base vue comme de plus en plus probable d'ici la fin du premier trimestre [de l'année prochaine], » il a dit.
Rédigé par : vladimir | 10 août 2007 à 15:49
@Guillermo : merci, j'avais oublié de noter la question des taux variables, effectivement sensible. J'ai ajouté une phrase dans le post pour corriger ça.
@lény : tout baigne :)
@vladimir : baisse des taux probable en effet, ce qui devrait normalement relancer l'inflation. On n'a pas rien sans rien :)
Rédigé par : José | 10 août 2007 à 16:25
Certes, mais ne vaudrait-il pas mieux expliquer à l'enfant comment fonctionne réellement un système monétaire fiduciaire ?
Si le banquier a 100 euros de monnaie fiduciaire, la monnaie centrale souvent représentée par un joli bout de papier colorié avec des trucs en métal qui font aussi des jolis reflets argentés, alors, par la grâce d'un mécanisme appelé "réserves fractionnaires", il multiplie ces 100 euros par mettons 12, il crée ainsi 1 200 euros de sa propre monnaie, la monnaie bancaire, dite scripturale quand elle apparait sur un magnifique relevé bancaire que le gentil banquier envoie à son si sympatique client en y mettant un peu de publicité pour ses produits dès fois que. De toute façon c'est son sympathique client qui paie l'envoi. Son sympathique client paie aussi le droit d'utiliser son propre argent (chèque, carte).
Ce miracle biblique de la multiplication des petits pains a lieu tout les jours, à chaque fois que le banquier accorde un prêt.
Il touche donc des intérêts sur 12 fois le montant réel de ses dépôts.
Ah, oui, parce que le gentil banquier en général utilise les 100 euros que ces sympathiques clients laissent sur leur compte. Non seulement il ne les rémunère pas, mais en plus il facture leur accès.
Bien sûr, dès fois il arrive que le gentil banquier n'ait pas assez de 100 euros pour accorder des prêts de 1 200 euros, alors il va les emprunter chez ses confrères, dit banques de dépôt avec des agences partout, qui en auraient en trop sans demande de prêts. Ils s'échangent ça sur le marché monétaire.
Si ses confrères sont trop gourmands ou n'ont plus rien à prêter, il demande un prêt à la banque centrale en apportant en garantie divers effets de commerce de ses clients entrepreneuriaux (c'est un joli mot aussi, ça) qu'ils lui ont apporté pour obtenir une avance avant le réglement effectif d'une facture d'un bon payeur, mais lent, et que lui l'entrepreneur faut bien qu'il paie ses collaborateurs (c'est aussi un plus joli mot que ouvrier ou salarié) ; ou des emprunt d'état qu'il aurait acheté dans le temps avec les sous de ses clients qui laissent toujours trop trainer d'argent sur leur compte courant.
La banque centrale lui accorde ça modulo un taux de prise en pension ou de "repurchase agrement" (c'est Amerlocain et ça fait vachement sérieux, comme "fondé de pouvoir" ou le port du costume-cravate)
S'il n'a pas non plus assez d'effet de commerce, il demande à la banque centrale de lui prêter directement de sa monnaie centrale au taux dit au "jour le jour". Comme ils se connaissent bien, c'est un taux d'ami, pas comme le taux de découvert que le banquier accorde à ses si sympathique clients.
Evidemment, la monnaie de singe centrale s'appelle d'un joli nom, par exemple chez nous l'euro. Et le banquier appelle aussi sa monnaie de singe bancaire "euro", ce qui fait que le sympathique client pense que c'est la même chose. Que son gentil banquier, il les fait travailler ses 100 euros, mais bon, ça va sûrement pas chercher loin non plus.
Si le sympathique client avait le temps de réfléchir et les informations de base lui permettant de raisonner, il commencerait à se dire (i) qu'il ne lui faut jamais laisser de sous sur son compte, et qu'ensuite, et surtout, (ii) que son gentil banquier est en fait en faillite virtuelle. Mais légalement.
Si le sympathique client venait à retirer ses fonds en espèces, donc à sortir 100 euros de monnaie centrale fiduciaire de chez son gentil banquier, celui-ci serait forcé de trouver vite 100 autres pour couvrir les 1 200 euros d'engagement qu'il a avec le prêt d'un autre client.
Et à la fin il serait forcé, comme tous ses confrères, d'emprunter à la banque centrale et de payer un intérêt : il serait mal.
Il serait en fait en faillite bien avant : il ne pourrait guère donner des espèces qu'à ses premiers clients. Surtout si ceux-ci, pour plaisanter, vident leur livret A ou leur "sicav monétaires dynamiques" sur leur compte courant, histoire de demander un grosse pile de billet de 100 ou les violets de 500 qui sont pas mal non plus.
Mais le sympatique client n'a pas trop de temps à consacrer à tout ça, il fait confiance à sa banque, et ce soir il y a un match de foot.
Et puis quand il a vendu les sicav monétaires dynamiques que son gentil banquier lui avait conseillé, il a su qu'il y avait un "petit problème", mais que le banquier central, un homme très bien, avait "injecté" le plus gros paquet de "liquidités" de l'histoire dans le "circuit monétaire".
Bon c'est bizarre que pour un "petit" problème on batte des records, mais de la "liquidité", c'est des espèces non ? donc son gentil banquier doit bien dormir, et puis "injecter", c'est médical ; ça devait être une sorte de fièvre des marchés, une piquouze et hop !
Si le match est nul, le sympathique client essaiera de savoir d'où le banquier central tire ces espèces. 91 Mds d'euro, ça fait combien de trous de la sécu ? combien de RMI ? combien d'euros par tête de Français ? Il en a remis 60 Mds aujourd'hui, c'est surement parce que la fièvre était un peu trop forte.
Il faut espérer que le sympathique client verra un bon match, parce que sinon il risque de s'apercevoir que ce système n'est rien d'autre qu'un escroquerie pyramidale, la seule autorisée par l'état. Et même imposée.
Et ce banquier central, c'est bien un Français non ? il a le même nom que le chef des banquiers français qu'on avait en 91 quand il y a eu la crise immobilière ousseque le Crédit Foncier de France, le Comptoir des Entrepreneurs, le Crédit Lyonnais et d'autres ont fait faillite.
Et c'est ce chef qui avait la charge d'empêcher tout ça en exerçant sa vigilance. Mais il a été abusé à l'insu de son plein gré parce que la justice française lui a accordé un non lieu "au nom du peuple français".
Enfin lui, le sympatique client, il lui avait fallu boucher ce trou en tant que contribuable.
D'ailleurs cette histoire de monnaie sur laquelle il n'a aucun contrôle, ce ne serait pas comme cette justice rendue en son nom, mais sur la quelle il n'a pas non plus de contrôle. Il ne se souvient pas avoir voté pour choisir un juge ou un procureur, ou pour les révoquer s'il dormaient trop.
Il vaudrait mieux que le match de foot soit prenant.
Rédigé par : Armand | 10 août 2007 à 17:12
DAMNED!... J'ai enfin compris à quoi sert le foot...
Rédigé par : kst | 10 août 2007 à 20:10
Armand écrit : « Son sympathique client paie aussi le droit d'utiliser son propre argent ».
S'il ouvre un compte (en déposant plein d'argent), le gentil banquier ne lui donnera de chéquier que s'il peut justifier d'un salaire ou d'un rmi.
Si vous exercez une profession non salariée, vous ne pouvez même pas régler l'urssaf.
Rédigé par : papa maman et le chien | 10 août 2007 à 21:01
Un ratio x12 me semble un peu exagéré.
Les banques sont "encadrées" par le ratio Cook dont il me semble qu'il leurs impose d'avoir des réserves de liquidités pour couvrir jusqu'à 25% de leurs emprunts
...c'est pareil quand on achète des actions au SRD et çà cogne dûr:
-le courtier accepte qu'on achète (avec revente rapide) des actions pour jusqu'à 4 (ou 5x) plus que l'on ne possède (1000E ==> 4000E d'actions)
-dès que çà chute, les dégats sont multipliés par 4 (moins 10% = -400E)
-et en fin de mois, tu soldes le delta via tes liquidités (1000E - 400E reste 600E)
-l'effet pervers est que avec les 600E qui te restent, tu ne peux plus couvrir que 2400E de tes actions SRD
...qu'il te faut revendre immédiatement ce qui amplifie la chute des cours
==> Vous avez mis vos parachutes ?
Rédigé par : Bruno | 10 août 2007 à 21:43
Bravo. Limpide. Concernant la France, je vous signale mon reportage tourné en caméra cachée. Les rushs sont disponibles sur Internet : http://www.dailymotion.com/jmpoure
Cliquez sur les + vues, c'est sidérant.
On est au même point que les US.
Rédigé par : Jean-Michel Pouré | 11 août 2007 à 00:09
Avec cette nuance que la banque souvent ne possede aucun fonds pour "consentir" un pret... elle ne fait qu'ecrire la somme - il s'agit d'un jeu d'ecriture...
La banque ets le seul metier autorise a creer de l'argent par les banques centrales a partir de leurs taux directeurs (un des rares moyens d'actio qui leur reste...)
Rédigé par : leon | 11 août 2007 à 10:17
"grosso modo, même si les prix vont baisser, comme les banques rechigneront à me prêter de l'argent, j'ai bien fait d'acheter maintenant quitte à payer plus cher."
Pas du tout.
1) Si tu as de l'argent épargnée, les prix baissant, sont importance s'accroit. Tu t'enrichi (Tu peux avoir plus avec la même chose) En dépensant tout de suite tu n'en profite pas.
2) Avec des taux d'intérêts plus élevés comme c'est le cas en ce moment, la durée de l'emprunt diminue... Au lieu d'emprunter sur 30 ans pour acheteur avec des taux de 3%, tu emprunte sur 15 ans à 10% (si on prend des cas extrèmes).
Et en plus tu revend lors de la prochaine bulle avec une belle plus value et les intérêts du capital te paye ton loyer plus quelques croisères ou une voiture neuve tout les 2 ans.
Mais toi qui à acheté à prix cher, en haut de cycle, tu es juste celui qui à permis quelqu'un de s'offrir des croisières et des voitures neuves tout les 2 ans. Domage il comptait claquer son fric avec une jeune nenette pulpeuse, pas avec toi. Tu t'es fait enflé sur tout la ligne.
A oui j'oublie le meilleur, si tu revend, tu devra encore rembourser des dettes pendant 5 ou 10 ans...
Rédigé par : Nicolas | 11 août 2007 à 15:10
Le banquier qui vend ma maison parce que je ne peut pas payer retouche l'argent de son crédit + quelques menus frais. Il n'empoche pas la plus value: celle-ci retombe dans ma poche.
A contrario, si la maison est vendue avec moins-value, je reste avec une dette à vie envers la banque...
Les banquiers sont des gens qui ne prennent pas de risque. Ce ne sont pas des parieurs, et c'est le plus gros reproche qu'on peut leur faire....
Rédigé par : grmff | 11 août 2007 à 15:34
Quand on dit que la Banque centrale européenne ré-injecte je ne sais plus combien d'euros...
Elle le réinjecte où ?
aux banquiers ?
lesquels ?
Qui fait des affaires là ?
Rédigé par : Quatrevingt Seizy | 11 août 2007 à 17:24
Comme disent les minettes aujourd'hui, c'est clair !
Merci pour cette explication.
Rédigé par : Claudius | 11 août 2007 à 17:32
Au bout du bout de la logique de la chose, si j'ai bien tout compris de l'exposé, c'est le contribuable qui payera l'incurie de quelques uns, la roulette russe d'une poignée d'autres et l'incompétence des fusibles professionnels de la haute fonction publique. Sans oublier l'eau de la piscine (et le yacht qui va dedans) des plus malins de la bande.
Nous aurait-on pris pour des cons à l'insu de notre plein gré ?
Rédigé par : Patrick | 12 août 2007 à 02:17
Bravo et merci pour ce blog si fin , intelligent, et tout et tout !!!!
20/20
Rédigé par : Guy_Lux | 13 août 2007 à 15:18
Ce qu'il y a de reellement jubilatoire ca va etre d'observer la BCE - apotre de la lutte contre l'inflation - justifier le fait d'injecter des sommes colossales dans le systeme (et fabriquer de l'inflation).
Ce qu'il y a de moins drole, c'est de voir depuis si longtemps les banques centrales avoir les petoches et soutenir les bulles des speculateurs jusqu'au bout...
Rédigé par : o. | 13 août 2007 à 15:52
A votre avis, d'ici combien de temps aura-t-on une communication plus transparente sur les effets de cette crise à l'échelle européenne, notamment sur les tendances des prix de l'immobilier?
Nous étions sur le point d'acheter une maison après des mois de recherche mais maintenant nous sommes dans l'expectative... A votre avis, d'ici combien de temps sera-t-il possible d'acheter raisonnablement, c'est-à-dire sans risque que le bien soit rapidement dévalué par l'évolution de l'économie globale?
Rédigé par : Electra | 14 août 2007 à 14:50
@ Quatrevingtseizy:
Voir ici.
Bon, sinon, sur le sujet, que toutes les bonnes âmes se rassurent, les vils spéculateurs payent les pertes de leur poche. Il n'est pas question que les fonds n'assument pas leur pertes.
Ce dont il est juste question, c'est d'éviter une crise systèmique que ces moutons de panurge seraient capables de provoquer, du fait de la peur irraisonnée des subprimes. Car jamais les entreprises n'ont été aussi en forme qu'aujourd'hui, le risque de crise systèmique est donc limité. Les banques centrales ont donc fait ce qu'il fallait.
@ Electra:
Personne n'a de boule de cristal, le marché immobilier français est peu lié à l'américain, et dépend étroitement de l'offre, qui, notamment sur Paris, est rarissime. Cela dit, on assiste depuis six mois à un tassement des prix. Est-ce le prélude à un renversement de tendance, une chute des prix ou simplement une stagnation ?
Bien malin qui pourra vous le dire...
Rédigé par : Polydamas | 14 août 2007 à 15:14
Le problème est vraiment gravissime. C'est pourquoi les BC paniquent.
Nul ne sait les risques encourus !
ici,
http://www.financialsense.com/editorials/weiss/2007/0813.html
à partir des données du "U.S. Government's Office of the Comptroller of the Currency", on voit que la plus grosse banque amerlocaine, la BoA -- bank of America", avait en 2006 un risque de 8$ sur les produits dérivé pour chaque 1$ de capital propre. Il suffit d'une baisse de 1/8è = 12.5% pour emporter ces banques.
Et 91% des transactions sont OTC (Over The Counter = hors bilan), c'est-à-dire de gré à gré, sans prix de marché pour ces produits. D'où le brouillard dans lequel se trouvent les BC qui n'ont pas d'autres choix que d'injecter de la monnaie de singe dans ce système, sinon il s'effondre.
Il semble que ces banques ferment leurs fonds en toute hâte en créant de nouveaux fonds, financés avec ces fumeuses "liquidités", qui récupèrent les actifs des anciens à un prix (OTC) qui laisse un trou pas trop gros.
Mais ce n'est que déplacer le problème : ce n'est rien d'autre que de la cavalerie.
@papa, maman et le chien : aux US, depuis le début des années 90, il n'y a plus de réserves obligatoires que sur les dépôts sur les comptes courants. Pour le reste les banques multiplient les petits pains comme elles l'entendent ... et c'est ce qu'elles ont fait.
Rédigé par : Armand | 14 août 2007 à 17:04
Le problème est vraiment gravissime. C'est pourquoi les BC paniquent.
Nul ne sait les risques encourus et par qui tant ces montages sont opaques. Le volume des dérivés est estimé à 450 T$, soit 44 fois le PIB des US !
ici,
http://www.financialsense.com/editorials/weiss/2007/0813.html
à partir des données du "U.S. Government's Office of the Comptroller of the Currency", on voit que la plus grosse banque amerlocaine, la BoA -- Bank of America", avait en 2006 un risque de 8$ sur les produits dérivés pour chaque 1$ de capital propre. Il suffit d'une baisse de 1/8è = 12.5% pour emporter ces banques. Or sur ce marché gelé les meilleures offres sont à -50%, on trouve du 0.18 $ pour 1$ sur la tranche non notée.
Et 91% des transactions sont OTC (Over The Counter = hors bilan), c'est-à-dire de gré à gré, sans prix de marché pour ces produits. D'où le brouillard dans lequel se trouvent les BC qui n'ont pas d'autres choix que d'injecter de la monnaie de singe dans ce système, sinon il s'effondre.
Il semble que ces banques ferment leurs fonds en toute hâte en créant de nouveaux fonds, financés avec ces fumeuses "liquidités", qui récupèrent les actifs des anciens à un prix (OTC) qui laisse un trou pas trop gros.
Mais ce n'est que déplacer le problème : ce n'est rien d'autre que de la cavalerie.
@papa, maman et le chien : aux US, depuis le début des années 90, il n'y a plus de réserves obligatoires que sur les dépôts sur les comptes courants. Pour le reste les banques multiplient les petits pains comme elles l'entendent ... et c'est ce qu'elles ont fait.
Rédigé par : Armand | 14 août 2007 à 17:09
Meuh non, ils ne les ferment pas, ils arrêtent les souscriptions et rachats, en gros, ils tempèrent la crise. Ce n'est pas parceque leurs actifs ne sont plus traités qu'ils valent pour autant 0.
Attendons que tout le monde se calme et revienne de vacance et les choses devraient mieux se porter.
Rédigé par : Polydamas | 14 août 2007 à 18:23
Polydamas : je ne pense pas. Je ne retrouve plus le graphique du Credit Suisse qui donne l'échéancier et le volume des crédit à taux révisables (ARM) qui viennent en "reset", c'est-à-dire dont le taux va augmenter.
Ce volume grossit jusqu'en novembre 2007, diminue jusqu'à la mi-mars et repart plus haut encore jusque fin 2009.
Et cela concerne les dernier prêts de ce type conclus avec ce qu'il restait de la population : les profils les plus risqués, ceux qui devaient souscrire des "liar loans", ces prêts menteurs où l'on indique ce qu'il faut comme revenu pour obtenir le prêt souhaité. Sans aucune vérification ni aucune pièce justificative.
Autrement dit plus on avancera vers 2009, plus les problèmes grossiront en terme de défaillance dans ces remboursement ; l'alcalmie de fin 2007 / début 2008 ne sera peut-être que l'oeil du cyclone.
voir ici le détail :
http://www.financialsense.com/fsu/editorials/ash/2007/0813.html
Rédigé par : Armand | 14 août 2007 à 19:05
@ Armand:
Je pense que l'on va faire comme d'habitude, on va provisionner à un montant astronomique les pertes anticipées pour s'apercevoir que finalement, elles ne sont finalement pas au rendez-vous.
Après on est d'accord que la panique serait des plus dommageables. Mais si on arrive à cerner et quantifier le problème, ce qui va être la seule activité des banques ces prochains mois, on devrait arriver à s'en sortir.
Et pour travailler sur le marché, je sais à quel point les acteurs sont peu présents sur les marchés en ce moment. Pour le moment, ce sont les remplacants et les risk managers qui font le boulot. Normal donc, que ça déballe autant.
Rédigé par : Polydamas | 15 août 2007 à 01:23
Je maintiens que la bulle qui explose est celle du système monétaire fiduciaire et de la "finance créative".
Et au plus mauvais moment, vu les défis que va devoir affronter le monde (énergie notamment)
Peut-être aurons-nous la chance de revenir à un système honnête ou l'emprunt se fait sur une épargne qui accepte de prendre un risque, par sur une création ex-nihilo de monnaie de singe gagée par une dette.
http://canada.theoildrum.com/node/2871
theoildrum.com est par ailleurs un excellent site sur les pics (de production) du pétrole, gaz, charbon.
Rédigé par : Armand | 15 août 2007 à 23:09
merci je lis votre blog et les commentaires comme un véritable roman policier de plage...pouvez vous me conseiller un livre pour aborder cette passionnante économie...j'ai adoré le passage de josé
en plus c'est drôle... ;)
Rédigé par : vounet | 17 août 2007 à 13:27
Excellement expliqué! Bravo!
Rédigé par : Sam | 20 août 2007 à 14:30
Je pense que l'histoire vous a donné raison...
Rédigé par : Philippe | 02 juillet 2008 à 22:18
Oui, Philippe, et je ne m'en réjouis pas particulièrement.
On amorce depuis quelques semaines une nouvelle phase de la crise. Il va être bientôt temps de donner une suite à ce post :)
Rédigé par : José | 02 juillet 2008 à 23:04