Deux mois après l'élection présidentielle, le paysage politique français est durablement bouleversé, par le mouvement d'aspiration vampirique, cannibale ou simplement ménager, opéré par l'Elysée.
L'extrême-droite a été largement vidée de sa substance par la campagne du premier tour et ramenée, avec environ 7% des voix aux Législatives, plus près de son étiage moyen d'avant 1985 (3%) que de son point de croissance maximum (17%), en 2002.
Le centre a été découpé en salami et dévoré pour l'essentiel, laissant François Bayrou dans une grande solitude dont il sortira plus sûrement par la déconfiture de ses adversaires que par son action propre. L'extrême-gauche et les Verts sont knock-out.
Reste le PS. Nicolas Sarkozy a entrepris de le réformer par le vide.
Après avoir débauché, pour la formation des gouvernements Fillon 1 et 2 quelques personnalités marquantes du PS ou de ses environs (Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, Eric Besson, Martin Hirsch, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara), le Président a poursuivi son travail d'aspirateur, en convaincant Hubert Védrine de remplir une mission sur la mondialisation, en laissant entendre que la France appuiera la désignation de Dominique Strauss-Kahn à la tête de du Fonds Monétaire International (FMI) et en appelant le frémissant Jack Lang, ainsi que Guy Carcassonne ou Olivier Schrameck à participer à une mission sur la réforme des Institutions.
Ce mouvement n'est sans doute pas terminé : on murmure que d'autres socialistes, comme Manuel Valls, seraient dans le collimateur du pouvoir.
Tout cela appelle quelques commentaires :
• Nicolas Sarkozy connait les hommes et les rapports de force. A ce stade, il en joue à merveille sur une gamme étendue qui va de la séduction à l'intimidation. Il a su repérer, flatter et attirer des seconds rôles frustrés, des prima donnas à bout de souffle, en mal de plaire encore, des calculateurs en fin de parcours, persuadés que leur avenir est limité aux cinq ou dix prochaines années, des hommes de conviction réellement troublés par les errements de leur propre camp ou simplement soucieux de servir.
• Un homme de parti est d'abord un homme : par-delà les logiques idéologiques et partisanes, son destin propre s'impose évidemment plus à ses yeux que toutes les solidarités de groupe. En mettant les choses au mieux, n'est-il pas légitime qu'un homme dont le métier est de servir l'intérêt général ou d'être responsable politique, souhaite l'être ou le faire, le demeurer ou le redevenir, avant son crépuscule ? En les mettant au pire, le pouvoir est une drogue dont on se défait mal et il y a plus de force dans le lien que tisse un homme avec son pouvoir que dans celui qu'il tisse avec ses convictions.
• Il existe un vrai cousinage idéologique entre la droite et la gauche de gouvernement, qui rend compréhensibles et autorise l'ouverture et les passerelles actuelles. Au-delà des affichages d'étiquettes, il y a l'appartenance commune à une classe affectivement, intellectuellement, idéologiquement, financièrement, socialement solidaire. Cette classe dirigeante a d'ailleurs un problème collectif avec les classes dirigées, qui finira par éclater, mais c'est une autre affaire :)
• Le Parti Socialiste, s'il renvoie son débat interne sur ses valeurs, sa vision, ses projets et son leadership à l'après-municipale, ouvre une autoroute à Nicolas Sarkozy qui aura tout le loisir de finir de le grignoter, homme par homme, avec appétit. Au-delà de la survivance ou pas de son nom, de son appareil, il lui faut se redéfinir, redonner un sens et du sens à des mots comme ceux de “liberté“, “égalité“, “fraternité“, “démocratie“, “gauche“, “progrès“.
• Le reste de la “gauche“ aurait intérêt à faire le même travail sans tarder.
Faute de quoi, Sarkozy finira par rénover la “gauche“ tout seul, par le vide ou par un parti unique :)
ouais, le chaos annoncé prend une tournure desarmante pour ses predicteurs. Encore un peu et les esprits ouverts diront qu'ils ne l'avaient jamais predit.Non, ça c'est trop,ça serait aussi moche qu'un vieux pote trahissant ( ou traitre pote vieillissant ).
Rédigé par : sophie | 09 juillet 2007 à 20:59
Vision excellente...
Rédigé par : ennorab | 10 juillet 2007 à 10:41
Grace à celui dont il faut redouter l'ambition personnelle, et en utilisant celle de ses semblables, qu'il connait bien le bougre, peut être l'histoire des idées politiques va faire un grand bond.
Les colusions d'intérèts entre les médias, la classe politique, les marchands d'armes de tous types, vont peut-être finir par être évidentes mêmes aux plus entartrés du bulbe. Et finiront-ils par comprendre qu'un grand nombres de speudo informations ne sont que la propagande d' une classe ultra minotitaire pour faire suporter a la grande majorité l'insuportable : passer une vie à attendre le paradis pour demain et accepter de vivre l'enfer aujoud'hui.
Que GRAND est Sarkozy qui fait avancer l'histoire.
Rédigé par : luluberlu | 10 juillet 2007 à 12:39
heureusement que des esprits éclairés sont là pour tenter de sortir de l'obscurantisme ces pauvres humains ; heureusement que la version de l'enfer que l'entartrage bulbaire fait vivre aux miserables français reste une version somme toute assez tolerable en regard d'autres enfers plus éloignés ; heureusement.
Rédigé par : sophie | 10 juillet 2007 à 14:55
"heureusement que la version de l'enfer que l'entartrage bulbaire fait vivre aux miserables français reste une version somme toute assez tolerable en regard d'autres enfers plus éloignés" dont l'une des causes principales restent ce que Luluberlu, José décrit.
Rédigé par : Henri Alberti | 10 juillet 2007 à 16:01
dsk remercie sarko d'avoir soutenu sa candidature. mdrrrr
Rédigé par : sophie | 10 juillet 2007 à 23:58
Pourquoi seulement Français, c'est humain tout simplement d'avoir besoin d'un Grand chef, c'est pas réservé a la FRAAAANNNCCCeee d'être un groupement de sapiens qui sont incapable de voir leur vie comme ce qu'elle est, LA chance unique d'exister par soi même. Ce n'est pas parceque les moutons bêlent depuis toujours que cela fait de leur cacophonie une symphonie.
Sur le principe " il y a plus malheureux" vous acceptez toute les iniquités, indolores ou anestésiées a coup de sécurité sociale?
Grandissime est notre chef Président qui arrive à faire accepter la nouvelle redistribution aux plus démunis, sans oublier une pincée pour quelques riveaux de facade cf les remerciements socialistes pour l'obtention d'un poste qui mêne a la socialisation des moyens de productions.
Vous aimez être gouverné, Soyez rassuré vous l'êtes.
Rédigé par : luluberlu | 11 juillet 2007 à 10:44
ça, pour bêler, ça bêle. et Pierre cria au loup. Et il y en eut toujours pour croire que tous les autres ne pouvaient comprendre ce que lui avait si bien compris.Sapiens, oui, c'est le mot juste.
Rédigé par : sophie | 11 juillet 2007 à 20:40
@sophie : Le cris venue du fond de l'être dégagent, pour un temps, les ames attristées de leur mélancolie. ------------ °]°
Rédigé par : luluberlu | 12 juillet 2007 à 11:34
oui, si tu veux lulu, un cri c'est surtout des cordes vocales sur-sollicitées, une perte de controle de la retenue attendue d'un être pétant d'homeostasie et beaucoup de bruit pour rien.mais bon, si ça te fait du bien, ça ne gene que tes voisins :)
Rédigé par : sophie | 12 juillet 2007 à 15:23
Pas de soucis pour la quiétude des voisin, leur murs sont insonorisés et l'onanisme y régne.
Rédigé par : luluberlu | 13 juillet 2007 à 10:27