Que saurait-on de Bagan (anciennement Pagan), sans ces édifices religieux et mortuaires, bâtis du XIe au XIIIe siècle ? Rien ou presque.
Bagan, c'est, sur 42 km2 (la surface de Paris intra-muros est de 105 km2), le plus vaste site archéologique de Birmanie et d'Asie, un témoignage unique et admirable de l'art médiéval bouddhiste.
Là, sur l'immense plaine qui borde l'Irrawaddi, l'homme s'est effacé derrière le dialogue muet entre la terre et les dieux.
Dispersés dans la nature, comme des prières de pierre, plus de 2.000 temples, pagodes ou stûpas, sont les seuls habitants, depuis que l'Histoire (les mongols, en 1287) et la nature (les tremblements de terre) ont détruit la capitale du royaume de Pagan.
Le silence de Bagan, la ferveur que respirent ses architectures, la paisible beauté de cet ensemble, en font, même si ce label est aujourd'hui dénié au site, pourtant l'un des plus impressionnants du monde, un trésor de l'humanité.
Coïncidence ? On a appris hier la prolongation de l'assignation à résidence de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi. Dommage pour Bagan et ses trésors, mais tant que ce régime politique sera au pouvoir, il faut boycotter la Birmanie !
Rédigé par : Hélène H | 26 mai 2007 à 18:31
Ah bon ?
Je crois au contraire qu'il faudrait y aller en masse. Parce qu'une dictature se nourrit de la fermeture des frontières, de l'isolement des peuples, de l'absence d'information et de communication.
Cette histoire de boycott est une vieille lune que je désapprouve fortement : n'allons pas visiter les prisonniers parce que ce serait faire plaisir à leurs geoliers, n'allons pas demander de leurs nouvelles à des malades parce que ça pourrait conforter un système hospitalier injuste. Laissons les uns et les autres mariner dans leur jus, c'est plus efficace...
Les dictatures meurent par la guerre ou par le bruit, pas par le silence et l'absence.
Ce n'est pas en restant chez soi et en signant des pétitions qu'on libèrera Aung San Suu Kyi et tous ceux qui souffrent au Myanmar, c'est en allant nombreux parler avec des birmans, en leur faisant découvrir ce que la propagande leur cache, en leur montrant qu'ils ont des alliés dans d'autres pays du monde.
Je connais la position de certains opposants birmans sur la question, voire certaines déclarations d'Aung San Suu Kyi appelant au boycott. Je persiste à penser que c'est une erreur tragique de participer à l'isolement d'un pays comme la Birmanie.
Les flux touristiques européens en Espagne, au Portugal et en Grèce ont largement contribué à l'évolution des mentalités, à l'ouverture de ces pays, dans les années 60 à 80, et à la déconfiture des dictatures de Franco, Salazar et des colonels.
Le boycott du Myanmar ne contribue à rien.
Rédigé par : José | 27 mai 2007 à 01:31
C'est vrai, pretendre assigner a residence tout un peuple semble une tragique reponse, notre sort est si lointain du leur.
Rédigé par : sophie | 27 mai 2007 à 10:13
J'ai longtemps été d'accord avec toi José, mais je ne le suis plus depuis que j'ai entendu Aung San Suu Kyi appeler au boycott.
Et je ne suis par exemple pas sûre du tout que le tourisme de masse à Cuba ait amélioré quoique ce soit pour la très grande majorité de la population cubaine qui n'a pas de contact avec les touristes. Malheureusement.
Rédigé par : Hélène H | 27 mai 2007 à 16:33
Bonjour,
Je rentre tout juste de ce merveilleux pays et je suis également contre le boycott! C'est un pays à voir, à aider... et sans vouloir entrer dans une polémique politique, je pense qu'il est bon de se rendre là-bas et de faire tourner l'économie locale (en faisant toutefois attention à ne pas verser de taxes illégitimes au gouvernement en place) et notre apport est important pour eux et pour leur ouverture sur le monde.
Rédigé par : Yiouki | 16 janvier 2011 à 08:23