On s'est amusé ici à découper le spectre politique en 6 familles :
1- l'extrême-gauche (trotskystes et PCF)
2- la gauche, comprenant la SFIO devenue le PS, et selon les cas, le PSU, le MRG et les Verts
3- les Verts, tantôt classés au centre et à droite (Waechter, Lalonde, Lepage), tantôt à gauche (Dumont, Voynet, Mamère)
4- le centre, regroupant les partis issus du MRP et aboutissant à l'UDF, en passant par les divers courants ou personnalités centristes : Lecanuet (Centre Démocrate) en 1965, Poher en 69, Giscard (Républicains Indépendants en 74, UDF en 81), Barre en 88, Balladur en 95, Bayrou en 2002.
5- la droite issue du gaullisme, de l'UNR-UDT en 65, à l'UDR en 69, puis au RPR à partir de 81, complétée par ses divers dissidents (de Michel Debré et Marie-France Garaux en 1981 à Christine Boutin et Alain Madelin en 2002).
6- l'extrême-droite, de Tixier-Vignancourt en 65, à Le Pen et Megret en 2002.
Si l'on relève des constantes -la plus marquante étant que le bloc formé par les trois familles du centre, de la droite et de l'extrême-droite est toujours majoritaire-, les équilibres entre les six familles varient considérablement en fonction de la conjoncture, des circonstances politiques (candidat unique à gauche en 74, effondrement du PCF à partir de 81) et des personnalités de candidats.
Le premier schéma ci-dessus, peu lisible, indique le parcours en pourcentages de chacune des familles. Le second, celui des droites, le troisième, celui des gauches. l
Le quatrième schéma, ci-dessous, regroupe les votes dits protestataires, anti-système ou à la marge des deux grands partis de gouvernement : on y inclut le centre, dont c'est le positionnement actuel, étant entendu que ça n'a pas été le cas jusqu'en 2002, notamment au cours du septennat de Valéry Giscard d'Estaing (74-81).
La surprise est qu'à le regarder, ce vote “à la marge“, que je pensais en très forte progression depuis 10 ans, est globalement constant depuis 1969 (courbe verte).
En 2007, il devrait être stable ou en légère progression, l'ensemble extrême-gauche, extrême-droite et centre, se situant quelque part entre 44 et 50% contre 46% en 2002 (Laguiller, Gluckstein, Besancenot, Hue, Lepage, Bayrou, Le Pen, Megret, Saint-Josse).
En revanche, il est probable que, comme en 1988 et 1995, il se rééquilibrera vers le centre, principalement aux dépends de l'extrême-gauche.
Salut
J'ai fais les mêmes réserves que toi du billet de Thierry, mais je suis désolé je constate que tes graphiques ( c'est une manie les graphiques )et commentaires font la même chose: mélanger des clés de 12 et des bananes !
Au moins chez Thierry les graphiques "essaient" d'illustrer une intuition.
Juste un détail, Balladur centriste ?
Je ne parle pas du préjugé colossal par lequel passe cette "étude", le bipartisme avant, maintenant et toujours.
Rédigé par : Henri Alberti | 20 mars 2007 à 15:55
@Henri Alberti : Merci du compliment :)
Et Giscard, centriste ? je sais, j'ai repris la distinction UDF/UMP, Orléaniste/Bonapartiste, qui est une vieille lune, mais avec une traduction électorale bien réelle.
Pour le reste, je n'ai pas prétendu faire autre chose que “m'amuser“ à regrouper, en 6 familles et non en 2 partis, des résultats réels des premiers tours...
Et à distinguer des deux partis les plus souvent au pouvoir depuis quarante ans, ceux qui, par vocation, calcul ou malchance n'y ont pas été ou pas aussi souvent.
Où est le préjugé ?
Rédigé par : José | 20 mars 2007 à 16:39
Pardon José, je m’excuse pour mon ton de troglodyte sans manières.( -:
Un préjugé peut être un réflexe ou quelque chose de pas conscient.
Je passe sur le choix subjectif de ce que l’on mets dans les 6 groupes, quoique…On verra plus loin.
Le premier graphique montre 6 groupes, d’accord, mais les deux autres graphiques :
Gauche et droite, cela fait deux. Le dernier graphique est celui qui mélange l’inmélangeable. Ou se trouve le bipartisme ? Partout.
Si le front national et les médias se plaisent à mettre ce parti à droite, qu’en pensent ceux qui font partie de ce que l’on appelle la droite et le centre ?
Les verts, tu as pris des précautions, mais l’extrême gauche, elle se pense à gauche mais sans les socialistes, ce qui n’est pas le cas pour l’inverse.
« Si l'on relève des constantes -la plus marquante étant que le bloc formé par les trois familles du centre, de la droite et de l'extrême-droite est toujours majoritaire »
Pas vraiment si on exclu le front national.
« Le quatrième schéma, ci-dessous, regroupe les votes dits protestataires, anti-système ou à la marge des deux grands partis de gouvernement : on y inclut le centre, dont c'est le positionnement actuel, étant entendu que ça n'a pas été le cas jusqu'en 2002, notamment au cours du septennat de Valéry Giscard d'Estaing (74-81) »
Je remarque deux grand partis de gouvernement, et le positionnement extravagant du centre qui se trouve partout en même temps.
Si on veut vraiment s’amuser, sérieusement contrairement aux médias, on pourrait rajouter un paramètre et voir si par hasard il n’y aurait pas corrélation : Le chômage.
Plutôt le chômage + rmistes + travailleurs pauvres + etc…Est-ce la partie de la population qui vote le plus ? Si on réponds non, voterait-elle en masse pour la droite ?
Quel serait la progression de cette soit disante majorité permanente à droite ?
Rédigé par : Henri Alberti | 20 mars 2007 à 18:26
Au moins tes graphiques illustrent la complexité... Tu vois bien qu'il faut une approche en power law pour rendre tout ça.
Rédigé par : tcrouzet | 20 mars 2007 à 22:40
J'ai bien lu attentivement tes reflexions sur la gauche en France. C'est très pertinent.
J'ai moi même écrit un article sur mon blog concernant la gauche le 12 octobre dernier. Ma reflexion n'a pas pris une ride depuis. Viens y laisser tes commentaires, je t'en serais reconnaissant de me dire ce que tu en penses.
Cordialement.
Rédigé par : Sage Poète | 20 mars 2007 à 22:43