RALLUMER LE FEU
Qui a pu avoir le premier l'idée de “commémorer“ les émeutes de novembre dernier, au risque de rallumer un feu qui ne déteste pas la lumière des média ?
Des médias cyniques, en mal d'audience ou de ventes ? Probablement. Des gens sincères, élus locaux ou membres d'associations, voulant tirer à nouveau la sonnette d'alarme ou dresser le constat tragique de l'absence d'une vraie politique autre que répressive depuis un an ? Possible. La gauche, qui pourait bénéficier d'un nouvel embrasement des banlieues, susceptible de pousser Nicolas Sarkozy à la faute ? Peu probable. Les Villepino-chiraquiens, pour la même raison, qui sauteront sur la première bavure pour lancer une candidature concurrente de celle du ministre de la police ? Ah !
J'émettais cette dernière hypothèse, en privé, il y a deux semaines, à l'équipe du Monde Citoyen. Il semble que Le Canard enchaîné, paru ce matin, ait aussi mauvais esprit que moi.
L'IMAGINATION AU POUVOIR
Deuxième débat, hier soir, opposant les trois candidats socialistes. A l'évidence, les “absences d'idées“ de Ségolène Royal, qu'elle défend de manière un peu confuse, occupent plus le terrain que les "idées“ de ses compétiteurs, dont on n'a pas vu la queue d'une.
Un regret et plus qu'un regret : le PS avait annoncé l'environnement parmi les thèmes de cette soirée, le voila repoussé au troisième débat et, encore, sa mention disparait dans certaines annonces. S'ils zappent ça...
EMPLOI A VIE ?
Je suis en train de lire les 119 propositions de la plate-forme “Alternative à gauche“, qui regroupe PC, Bovistes, et quelques autres “nonistes“. Le constat est intéressant. On reviendra sur l'ensemble des propositions, dont certaines devraient être reprises telles quelles par les socialistes, mais quelques-unes sont à pleurer de naïveté ou de méconnaissance du monde du travail. Celle-ci, par exemple : 15. Les licenciements seront interdits pour les entreprises qui réalisent des profits...
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-28613496@7-46,0.html
Rédigé par : le doc | 25 octobre 2006 à 20:30
Merci, doc, de ce lien vers l'état des ventes d'armes de la France. Il semble que nous ayons vendu moins de frégates et pas de chars Leclerc en 2005.
Mais nous restons le 3e exportateur mondial d'armement, derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. A nous trois, nous représentons d'ailleurs encore plus de 75% des exportations mondiales d'armement.
Et encore ne compte-t-on pas les armes à tirer dans les coins et les armes à tirer dans le dos qui, comme on peut le voir dans le post plus haut, sont réservés à un usage de politique intérieure.
Rédigé par : José | 25 octobre 2006 à 22:58
"faire du 27 octobre un hommage à ceux qui désirent transformer nos cités en territoires solidaires" : c'est le point de vue de Noël Mamère, qui écrit :
Pourquoi faut-il commémorer l’anniversaire de la révolte des banlieues ? .
Cette commémoration pourrait être une sorte d'emballage qui prendra la couleur de ce qu'on mettra dedans et là on voit que tout le monde n'envisage ni le même contenu ni la même intention ni, probablement, la même finalité.
Cela dit je doute qu'une telle commémoration puisse avoir une grande efficacité du point de vue de l'émmergence d'une solidarité nouvelle si l'on ne met pas un contenu sérieux, fort, dans cette idée de solidarité... avec des solutions convainantes aux problèmes que connaissent ces cités, notamment dans le domaine de l'emploi.
Rédigé par : jcm | 26 octobre 2006 à 08:14
En fait, Jean-Claude, quand j'entends le mot commémoration, je sors mes boules Quiès :)
Commmémorer à tort et à travers : quelle affreuse manière -si française- de récrire le passé, pour se distraire du présent, en fermant les yeux sur l'avenir.
Garder en mémoire le passé, bien sûr, en tirer les leçons, évidemment, y puiser forces et motivation, sans doute, mais pas s'y vautrer pour s'acheter une bonne conscience à pas cher !
Rédigé par : José | 26 octobre 2006 à 08:35
Ayant viscéralement tendance à aborder les commémorations au lance bouillasse je comprends tes boules Quiès, José, néanmoins ce genre de "chose" existe, que d'autres apprécient.
Dès lors on doit se demander "qu'en faire" et c'est ce que j'examinais.
En fin de compte si une initiative telle que proposée par Mamère s'avérait capable de retourner la situation et d'initier une prise de pas des aspects "solidaires" sur les aspects "sécuritaires - répressifs" ce serait un résultat intéressant.
Je doute vraiment qu'il puisse être atteint de cette manière et par cette voie de "commémoration".
Cependant la date existe maintenant bel et bien dans "les esprits" ou dans certains d'entre eux, avec un potentiel qui me semble aujourd'hui porteur de plus de menaces que de bienfaits.
Quelle(s) initiative(s) imaginer afin de renverser une telle vapeur, si elle se dirige réellement dans cette direction ?
Rédigé par : jcm | 26 octobre 2006 à 11:47
"Commmémorer à tort et à travers : quelle affreuse manière -si française- de récrire le passé, pour se distraire du présent, en fermant les yeux sur l'avenir."
Quelle phrase José ! c'est de la citation ça.
Rédigé par : isabelle | 26 octobre 2006 à 22:43
isa > du josé, grand cru :)
Rédigé par : nostramachin | 27 octobre 2006 à 00:58
@ isa, merci du compliment ;)
@Nostramachin, toi qui lis dans l'avenir, tu verrais pas une belle paire de jambes au bout de ton objectif ?
Rédigé par : José | 27 octobre 2006 à 01:16