Carnets de nuit

Débranche !

L'Union Européenne lance, entre le 29 mai et le 6 juin, une campagne de publicité institutionnelle, intitulée “YOU CONTROL CLIMATE CHANGE“.

Elle invite chacun de nous à agir : La campagne de la Commission Européenne a pour but d'encourager les citoyens à contribuer à la lutte contre le changement climatique. “En effet, par de petits changements de nos habitudes quotidiennes, nous pouvons tous ensemble réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. Pour obtenir ce résultat, des gestes très simples suffisent, comme baisser le thermostat, éteindre la télévision au lieu de la laisser en veille, recycler et marcher plus...“

Voici l'image générique de la campagne, qui n'existe apparemment qu'en anglais et que j'ai bidouillée, pour vous, dans la langue de Fabius.

J'ai préféré traduire l'accroche anglaise “You control climate change“ par “Le changement climatique dépend de vous“, plus direct que “Le changement climatique : vous pouvez le maîtriser“ qui a été retenu.

Faites passer. Et pour les bons conseils, allez plutôt voir “Défi pour la terre“, plus complet.

Une page de tubes

Reçu ce matin une monographie réjouissante, consacrée à No Art, par Olaf Stencini.

“Ce serait un artiste du cuivre et de la conduite, un Mozart de la tubulure, un sorcier de la patine, un Spielberg de la récup'. Il s'appellerait No Art.

“10 ans de tôle, donc.

“Toute une décennie à usiner des assemblages, des tableaux, du mobilier, des volumes, des œuvres -bref, des trucs et des machins, pour s'en servir ou pour faire joli. Parce que c'est bon, parce que c'est beau, parce que c'est de l'art. Et parce que l'art, c'est la vie.“

Ce livre est en vente dans les bonnes librairies et sur le site de No Art.

Rire avec n'importe qui...

Il paraît qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. C'est évidemment stupide : un bon adversaire vaut mieux qu'un mauvais ami.

Ce soir, au fin fond du Périgord, j'ai ri de pas mal de choses avec un couple de copains anglais et un cadre supérieur d'une grande entreprise américaine, anciennement présidée par un vice-président chenu.

Après quoi, nous avons donné nos restes aux chats et fait la vaisselle.

Le hussard dîne à l'huile

En quelques jours, pour célébrer son premier anniversaire à Matignon et maquiller son triste bilan, le hussard a multiplié les rideaux de fumée, les plans sur la comète et les photos-souvenir : rencontre avec l'équipe de football du Mondial, annonce d'un plan-plan vieux, d'un plan handicapés, d'un plan Sogerma, d'un plan sourire, etc.

Chaque fois, cette agitation aussi frénétique que méthodique a donné lieu à déplacements, tralalas et cortèges de caméras.

Pendant ce temps, toujours en pointe du progrès social, les députés UMP remettent en cause, par l’amendement Ollier, l'obligation pour les villes d'atteindre le quota de 20% de HLM. Lire ici.

Si le hussard dîne à l’huile, les députés au laid. Ok, je sors :)

Prendre Racine dans l'échec

Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort : pour accomplir son destin ou échapper à sa solitude, chacun de ceux-là s'acharne à vivre ou simplement à rêver l'impossible.

Hors cela, tout est fade.

Il y a dans cet entêtement à se précipiter contre les murs, dans ces cris de l'âme que rien ne saurait consoler, une dimension littéralement étrangère aux mœurs petites-bourgeoises,  faites de compromis médiocres et d'accomplissements heureusement peu durables.

No comment ?

Pas à pas

“Un voyage de mille lieues a commencé par un pas.“ - Lao-tseu

République bananière

Et ça continue...

Guy Drut, ancien champion olympique du 110 m haie, condamné dans l'affaire des marchés publics de la région Ile-de-France à 15 mois de prison avec sursis, pour avoir bénéficié d'un emploi fictif, est amnistié par Chirac en vertu d'une loi de 2002 prévoyant ce cas «pour les personnes ayant rendu des services à la Nation, notamment dans le domaine sportif».

Je n'ai rien contre Guy Drut, mais voila un exemple édifiant. On ne peut que conseiller à nos gouvernants de compromettre, dans toutes les affaires louches en cours, un maximum de sportifs, Prix Nobel, intellectuels, acteurs et chanteurs célèbres : s'ils sont hors-la-loi, ils sont déjà pardonnés au nom de la Loi.

Ethique et toc !

“Le sage poursuit l'absence de douleur et non le plaisir.“ - Aristote, Ethique à Nicomaque

Le hussard fait feu de tout bois

Entreprise nationale à 15%, la Sogerma et sa maison mère EADS, ne pouvaient avoir caché à l'Etat leur projet de fermeture du site. D'autant que celui-ci, qui a récemment retiré à la Sogerma la maintenance d'une partie de sa flotte militaire (des C-130), a fait le choix de laisser péricliter la Sogerma.

Résumons-nous : on a un actionnaire de référence qui se trouve être, en plus, un client mécontent.

Sur ces entrefaites, le hussard -représentant de cet actionnaire et de ce client-, débarque comme une fusée, convoque EADS, fait les gros yeux, désavoue Borloo, joue la surprise, les vierges effarouchées, les zorros et les chevaliers blancs.

Il faut vraiment qu'il prenne ses concitoyens pour des citoyens cons, pour imaginer un instant qu'ils ne vont  pas voir la ficelle, grosse comme un cable de porte-avion.

Toute cette hisoire est une diversion pour se refaire une santé, pour reprendre l'offensive, juste après un sondage TNS Sofres-Unilog qui révèle que 59% des français estiment que l'affaire Clearstream n'est pas si importante que ça et que 64% ne souhaitent pas la démission du Premier ministre.

Il aurait dû regarder les réponses à la seconde question : “A propos de cette affaire Clearstream, quel est, parmi les suivants, le   mot qui correspond le mieux à ce que vous ressentez ?“ “ras le bol, saturation“, pour 31% des français, “envie de savoir“ (20%), “indifférence“ (14%), “dégoût“ (12%), “méfiance“ (10%), “inquiétude“ (5%), “colère“ (4%), sans opinion (4%).

Si je compte bien, ça nous fait une énorme majorité de gens ravis par la manière dont le pays est gouverné. Ah bon, je compte mal ?