Le baril de pétrole valait 9$ en décembre 98. Il a passé aujourd'hui le cap des 74,4$ le baril. Le prochain seuil important est à 80$, équivalent (en dollars constants) du prix record atteint en 1979, au moment du second choc pétrolier.
On ne devrait pas tarder à le franchir. Et, sans doute, à monter beaucoup plus haut encore.
On connait les causes structurelles et conjoncturelles de cette hausse.
Structurelles : le pétrole existe en quantités finies, plus on l'extrait du sol, moins il en reste. Logique. Les spécialistes considèrent que, quelque part entre 2007 et 2020, un pic sera atteint à partir duquel la production baissera régulièrement pendant quelques dizaines d'années jusqu'à épuiser les réserves connues ou supposées.
Mais ceci n'est que la moitié du problème : dans le même temps, on prévoit une hausse importante de la consommation. La Chine, a elle seule, augmentera (à un rythme “raisonnable“ de 2% l'an) sa consommation de 50% en 25 ans. L'Inde, le Brésil et quelques dizaines d'autres pays sont sur la même tendance.
Donc baisse de la production d'un côté, hausse de la consommation de l'autre. Cela suffirait à justifier l'augmentation des cours et à nous convaincre que nous sommes définitivement entrés dans l'ère du pétrole cher et plus encore dans celle de la fin et de l'après-pétrole.
Ajoutez maintenant les causes conjoncturelles, climatiques, sociales ou géo-politiques. Elles se multiplient ces derniers temps : ouragan Katrina l'an passé, rébellion au Nigéria qui ralentit ou bloque la production locale, tensions aux proche-Orient, craintes d'un conflit en Iran, problèmes en Bolivie et au Vénézuela. Chacun de ces éléments alimente la spéculation et pousse les cours à la hausse.
Sachant que le gaz connaîtra le même sort que le pétrole avec quelques dizaines d'années de décalage, beaucoup sont tentés aujourd'hui de revenir à l'exploitation du charbon. Elle sera désastreuse dans ses conséquences climatiques.
D'autres prônent le tout électrique à partir du nucléaire, comme la France l'a initié dans les années 70 (plus de 80% de l'électricité consommée en France est d'origine nucléaire). Cette solution, très contestée depuis Three Mile Island et Tchernobyl, présente d'évidents problèmes de sécurité (accidents, attentats, traitement des déchets).
Que faire alors ? Trois choses :
- laisser grimper les prix du carburant, afin d'accompagner la prise de conscience de tous (voir ici, article de Nicolas Hulot et Jean-Marc Jancovici),
- développer la recherche pour mettre au point de nouvelles sources d'énergie propre,
- réduire rapidement, de manière très sensible, la consommation en Occident. Collectivement et individuellement.
Commencez dès aujourd'hui : pratiquez systématiquement le co-voiturage, évitez la voiture en ville et, à la campagne, évitez de l'utiliser pour un oui ou pour un non ; marchez, marchez, marchez (c'est bon pour votre cul) ; utilisez les transports en commun ; isolez votre maison ; si vous êtes en cours d'installation, évitez le chauffage au fuel, préférez-lui une chaudière mixte bois-fuel (je sais, je me suis fait piéger) ; préférez vous chauffer à 18° (chaque degré en moins, c'est 5 à 10 % de votre facture d'énergie en moins) ; éclairez-vous avec des ampoules économiques, éteignez les appareils que vous n'utilisez pas...
Quoi d'autre ? A vous d'en ajouter en commentaire. Je les remonterai dans un post d'ici deux jours.
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