Bon, tout le monde, majorité incluse, invite le hussard à descendre de son cheval de bois, à quitter sa langue de bois et à négocier.
Depuis une semaine, il a fait piaffer sa monture, ouvrant, fermant, rouvrant... Oui, nous appelons au dialogue ; non, ni le fond, ni la forme de la loi votée ne sont négociables ; oui les modalités (durée de la période d'essai, motivation du licenciement) le sont.
Tout cela a d'abord donné le sentiment qu'il cherchait à épuiser l'adversaire ; puis, celui-ci se renforçant chaque jour, qu'il s'était pris les pieds à son propre piège ; de nouveau, celui qu'il cherche le pourrissement. Au nom, affirmé, du respect de la loi votée et de la légalité ; au nom, tû, du renforcement de sa propre image face à Sarkozy, et du peaufinement de son image de présidentiable.
Sans aucun souci pour la légalité de sa méthode sur le CPE, en contravention avec la loi de mai 2004, qui prévoit une large consultation préalablement à toute évolution de la législation du travail. Sans aucun souci pour la légitimité de la position d'une large partie de la jeunesse, qui refuse d'être la victime consentante d'une société vieillissante.
On en est là. Toutes ces manœuvres ou ces atermoiements n'ont fait qu'allumer, entretenir et aggraver un feu dont on voit déjà qu'il dépasse le cadre de la loi en question. Demain, un large mouvement paralysera la France. Puis un autre, quelques jours plus tard, si nécessaire.
Viendra ensuite, nécessairement, la négociation, dont le Président de l'UNEF déclarait sagement, ce matin, qu'elle n'avait pas vocation à départager des vainqueurs et des vaincus.
Mais sur quelles bases aura lieu cette négociation ? Avec quel objectif, désormais ? La mise entre parenthèses, la suspension du CPE ? Son amendement ? Son abrogation ? La démission du gouvernement et le départ du Premier Ministre ? Chaque minute qui passe déplace et aggrave les enjeux.
S'il y a "écrasement" de la contestation il risque d'y avoir des surprises à la présidentielle.
Rédigé par : Quoique | 27 mars 2006 à 19:23
@ José > "Chaque minute qui passe déplace et aggrave les enjeux."
Oui, et ils le savent bien !
Ils courrent tous comme des dingues après ces enjeux qui ne cessent, minute après minute, de les fuir comme des chevaux fous sur les cases d'un échiquier trop vaste...
Des enjeux fous... en joue, feu !
Et chacun avec ses armes, dont certaines pourraient bien être un fusil à tirer dans les coins, car derrière le CPE pourraient bien se dissimuler des ambitions personnelles (les érections pestilentielles approchent !).
Trèfle de balivernes : pour une autre société, dans laquelle point ne serait besoin de CPE, je vous invite à écouter "Du côté des autres économies : sans croissance, sociale, sans argent" sur : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/
Rédigé par : jcm | 27 mars 2006 à 23:05