Une réforme, dit Le Robert, est une “amélioration apportée dans le domaine moral ou social“ et un “Changement profond apporté dans la forme d'une institution afin de l'améliorer, d'en obtenir de meilleurs résultats“. C'est ainsi que le mot a été utilisé en politique depuis le XVIIIe siècle.
Jean-Pierre Raffarin nous a habitué à l'utilisation du mot “réforme“ dans une acception différente, voire inverse, qui décrit plutôt “un changement profond apporté dans la forme d'une institution afin d'en restreindre le coût pour l'Etat et le bénéfice pour les usagers.“ En ce sens, on est plus proche d'un autre sens du mot, donné par Le Robert, dans une acception propre au langage militaire : “Mise hors de service de ce qui y est devenu impropre.“
Hier, à l'Assemblée puis à la télévision, Dominique de Villepin a poursuivi cette “réforme“ de/par les mots, en opposant les Modernes et les Anciens. Là encore, on joue à front renversé. Les Anciens sont ses opposants ; le Moderne, c'est lui, avec son Contrat Première Embauche.
Cette confusion volontaire sur le sens des mots tend à faire croire qu'un ajustement de régression est une réforme, que le nouveau, même rance, est moderne. A ce rythme-là, on va finir par préférer le recul à l'avancée, l'archaïsme à la modernité.
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