Lecture aujourd’hui de textes sur la décroissance ici, là, là et d’une critique sur la question, inspirée par le PCF (décidément incorrigible).
Qu’est-ce que la décroissance ? C’est tout d’abord un constat : dans un monde limité (en ressources naturelles –eau douce, air respirable-, en matières premières non renouvelables –pétrole, charbon, fer, etc-), l’expansion économique, consommatrice de ces biens communs, ne peut pas être illimitée.
Logique. Incontestable. Mais pour quand, la rupture ? Pour quand la fin du pétrole, la pénurie d’eau douce, des changements climatiques brutaux et irréversibles ? Après nous, le déluge ? Non, car le consensus des scientifiques prévoit des revers de situation de notre vivant ou du vivant de nos enfants.
Ces changements (tarissement progressif des ressources pétrolières et des nappes phréatiques due aux dérèglements climatiques et à une consommation sans frein), s’ils ne sont pas anticipés, provoqueront immanquablement drames, troubles et guerres.
Mieux vaut donc s’y préparer. Ce que proposent les tenants de la décroissance, c’est d’abord une action volontaire et individuelle : que chacun ait la sagesse, ou la prudence, de réduire drastiquement sa propre consommation (télévision, auto, téléphone portable, besoins créés de toutes pièces par le système industriel) et, selon le mot de Gandhi, de «vivre tous simplement pour que tous puissent simplement vivre».
S’ils sont exemplaires et à encourager, ces bons sentiments et cette responsabilisation individuels ne constituent que la première étape d’une prise de conscience. Car, au-delà des personnes, c’est l’ensemble du système (aujourd'hui capitaliste, mais le système soviétique était dans la même logique) qui est en cause.
Et pas localement, globalement. Là, les solutions proposées par les tenants de la décroissance restent singulièrement modestes. Il reste du taf pour ceux qui voudront y travailler… On y reviendra.
ah ça oui il en reste du taf ;)
au lieu de decroissance, pourquoi ne pas inventer la croissance positive.
je m'explique, comment expliquer au gens au qu'ils peuvent vivre mieux en ayant moins, par contre faire des entreprises "ecologiques" des acteurs economiques plus important, du coup creation d'emplois, liberation des systemes de production energetique propre (solaire, eolien, et autres, en attendant les résultats d'iter), developpement technologique dans des domaines comme la consommation d'eau, transport,etc..
dans ma reflexion il y a deux axes:
-innovation et recherche
-subvention pour donner a tous l'accés au differentes evolutions.
mais tu as raison, on part de tellement loin.
Rédigé par : actuz boy | 08 octobre 2005 à 23:04
voulue ou subie, la décroissance aura lieu, c'est une évidence...
Rédigé par : kemi | 09 octobre 2005 à 09:52
Actuz -> Réorienter une partie de la production vers des secteurs de recherche et de production “eco-friendly“ est une impérieuse nécessité, mais ne constitue malheureusement qu'une petite partie de la solution.
De même que, selon l'adage boursier, “les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel“, la croissance ou le développement (positif, durable ou pas) ne peuvent se poursuivre indéfiniment dans un environnement fini. C'est dur à avaler, mais c'est comme ça.
Cela signifie que chacun, pour commencer, doit se poser la question de ce qui lui est absolument nécessaire à une vie harmonieuse et parfaitement superflu.
Pour continuer, il s'agit de réformer ou de casser un système dont l'objet est le profit et le moyen, la création perpétuelle de besoins artificiels.
Rédigé par : José | 09 octobre 2005 à 13:35
Actuz boy a raison sur un point : le terme "décroissance" évoque une régression, alors qu'une entrée en décroissance peut et doit impliquer un progrès, que ne traduit pas le terme actuel (c'est juste une question de terminologie, mais ça a son importance).
José, pour ce qui est des propositions à un niveau global, elles existent et passent souvent par la mise en place d'indicateurs de progrès alternatifs (type GPI). (D'ailleurs, toi qui demande toujours ce que fait Attac, ils ont monté une conf sur la question le mois dernier) Tant que tout sera axé sur l'augmentation du PIB par un système capitaliste, il n'y aura effectivement que des avancées négligeables.
Le pb dans cette histoire est que les gens (ceux qui ne connaissent pas le pb) croient beaucoup au progrès scientifiques dirigé par le profit pour résoudre tout ça (Encore une sorte de main invisible...) ; alors même que les scientifiques en question essaient d'expliquer que c'est impensable.
Enfin, puisque tu sembles lire pas mal de choses en cemoment, j'en profite pour te recommander à nouveau le papier de Jancovici sur les travaux du Club de Rome.
C'est là et c'est édifiant : http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
Rédigé par : François | 09 octobre 2005 à 17:41
La décroissance aurait été une idéologie que je l'aurait depuis longtemps trouvée belle. Mais c'est un fait, un passage inéluctable. Aussi l'aveuglement des leaders politiques comme de l'essentiel des principaux dirigeants (ou fonds de pensions) me parait assassine. Ils savent. Nous devons anticiper, ouvrir les yeux et agir (tous individuellement sur le premier acte citoyen : l'acte de consommation)... Et globalement. Mais tu connais l'histoire, faut faire un clip, convaincre les stars autours des stars, et on fini avec un vieux disque d'un vieux noir, d'un vieux quartier imaginaire.
Il parait que Démarest s'interesse au nucléaire. Si ça c'est pas la preuve qu'ils savent !
Bon début de semaine José et bravo (ou merci) pour cet article... limpide.
Rédigé par : nico | 10 octobre 2005 à 10:03
Nico -> Actuz et François ont raison sur l'inocuité du mot “décroissance“ : c'est tout sauf bandant. C'est un mot négatif pour un projet positif.
François -> je lis les textes que tu recommandes entre deux brouettées de pierres pour finir ce satané mur.
J'ai notamment retrouvé ce paragraphe dans un article de Bruno Clémentin, qui fait allusion aux travaux du club de Rome et à l'implication, dans les années 70, de quelques noms connus :
“le Produit Intérieur Brut est une aberration, selon les économistes. Ces gens là sont prompts à vous faire la leçon. Déjà en 1976, dans une revue théorique "la NEF", des "Objecteurs de croissance" se nommant, ne rigolez pas, Jacques Attali, Michel Rocard, Jean-Pierre Chevènement, entre autres, faisant écho aux propos du M.I.T, de Sico Manscholt ou encore de Bertrand de Jouvenel, par exemple, nous en expliquaient l'incohérence et le côté burlesque.“
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 10:39
Effectivement, "décroissance" n'est pas un mot très sexy. "Croissance positive" est mieux mais on se rapproche de la "croissance sociale" de notre Premier Ministre (qui est, je trouve, une bonne expression mais assez peu suivi de faits pour l'instant).
Pour l'instant, je n'ai pas d'idées mais je vais réfléchir à un autre terme.
Rédigé par : shanti | 10 octobre 2005 à 11:37
Bon, on est d'accord la décroissance est terme plus que négatif, synonyme de déclin ,réduction. Alors avec Actuz boy on s'est penché sur la question et on a pensé à "grandissement responsable", non?
Rédigé par : Claire | 10 octobre 2005 à 12:18
Oui, Shanti, il faut aller vers du positif, mais pas au point d'utiliser un mot qui dit le contraire de ce qu'“on“ veut signifier. Ça augurerait mal de la suite !:))
Un principe de création vieux comme le monde -récupéré et annexé par J.M. Dru sous le nom de disruption- peut être utile ici : quand on est face à un truc, un mot, une convention et qu'on braque l'œil dessus, on en devient prisonnier. Dans ce cas-là, il faut traverser la rue, faire le poirier, bref se libérer de l'objet en question et le regarder avec des yeux neufs ou des yeux étrangers. Et on trouve toujours des solutions.
La méthode n'est donc pas de nommer croissance la décroissance, mais de regarder autrement et de “parler d'autre chose“... J'y travaille aussi. Je crois que j'ai une idée.
On en parlera le 21. J'espère que tu pourras te libérer.
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 12:20
Claire, nos commentaires se sont croisés, mais ma réponse est un peu dans celle faite à Shanti. D'ailleurs, tu te vois “grandisseuse responsable“ ? Participant au mouvement des “grandisseurs responsables" ?
En fait, je crois que je tiens la solution... :)
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 12:27
rassurez moi vous ne parliez pas marketing là ?!
on dira "concepts" alors !
bon, si José sait :)
Rédigé par : nico | 10 octobre 2005 à 12:34
Oh une petite pensée pour la “réclame“ entre deux brouettes de sable et de cailloux, ça n'a jamais fait de mal à personne ! :)
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 13:01
Salut à tous,
Votre discussion est très intéressante. Tellement qu'elle a déjà eu lieu à de nombreux endroits. On parle donc maitenant de "progrès", de "progrès réel" ou de "progrès humain" (cf le GPI de redifining progress)(le terme "développement" étant trop lié au "développement durable" ou à "en voie de développement", qui n'est pas du tout ce qu'on veut dire.)
Rédigé par : Casabaldi | 10 octobre 2005 à 13:16
Merci de l'info, Francesco, mais tu sais, pour beaucoup d'entre nous, nous ne sommes que des pauvres provinciaux, coupés de tout, sans culture et sans grands moyens intellectuels... :)
J'ajouterai ceci : il y a effectivement beaucoup de gens qui discutent ici et là, et de manière passionnante. Ils innovent, ouvrent des pistes... Mais s'ils ont déjà tout dit, tout fait, tout résolu, je retourne à ma brouette, et qu'ils se démerdent... Je crois néanmoins que ce n'est pas le cas. Et puis elle est lourde, la brouette !
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 13:48
c'est vrai que si tout est resolu, ben c'est pas encore arrivé en province parce que d'ici on voit plutot un sacré bordel ;)
nco:si,si, allez c'est pas grave ;)
josé:grandissement responsable je trouve ça plutot pas mal, mais si tu as trouvé la solution, j'ai hate de la connaitre, d'un coup je me dis que ça fait loin le 21..
j'aime la gueule qu'elle est en train de prendre notre fusée :)
Rédigé par : actuz boy | 10 octobre 2005 à 14:01
En fait, Jo, c'est un peu pour ça que je te bombarde de liens depuis plusieurs mois... C'est qu'il y a pas mal de gens, en effet, qui ont commencé à poser les bases d'un "autre chose" depuis déjà quelques anées. Simplement, ils, nous, n'avons pas accès aux medias officiels. D'où l'idée de couper LCI, de jeter le Libégaro, et d'aller zoner un peu sur le Web. Rien que Zmag, il y en a pour des mois de docs à découvrir. Bref, les gens en question ont posé de premières pierres et il me semble plus utile de respecter leur boulot, et d'essayer de le comprendre, voire de le reprendre (un peu comme un mur, tu vois ?) plutôt que de raler que ce ne soit pas arriver aux oreilles de gens qui a ce moment là (since 1997...) n'écoutaient pas.
tralala
Rédigé par : François | 10 octobre 2005 à 15:50
Bon, si ça m'est arrivé, participe passé, j'arrête de râler, accent sur le a... L, a, e dans l'a, t, i, t, i, a :)
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 16:14
t mignon, suis sur 5 blogs en m tps. + 3 MSnger, + tel.
Rédigé par : François | 10 octobre 2005 à 16:19
Détends-toi, décrois...
Rédigé par : José | 10 octobre 2005 à 16:37
Je ne décrois pas, Monsieur. Je progresse.
;-)
Rédigé par : François | 10 octobre 2005 à 16:39