Vu un reportage sur l'engouement des consommateurs pour le “low price“ et les produits démarqués, compréhensible en ces temps de stagnation ou de baisse du pouvoir d'achat.
Evidemment, on n'y établissait pas de lien avec la nécessaire baisse des coûts de production, donc la stagnation ou la baisse des salaires, voire les délocalisations, induites à terme par ce type de consommation ‘au rabais“.
N'est-il pas temps de comprendre que les intérêts du consommateur sont opposés, dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, à ceux du citoyen ?
c'est vrai mais les gens ne sont pas prêts pour les achats citoyens, ils n'ont pas assez confiance en l'avenir.
Rédigé par : claire | 10 septembre 2005 à 06:17
Tu proposes une réflexion sans doute beaucoup trop mûre dans notre société : très peu de choix sont capables de faire de vrais choix. Je veux que les prix baissent, mais je veux que les petits fournisseurs soient bien payés... Et la morosité ambiante n'aide pas à se poser ce genre de vraies questions...
Rédigé par : Adam Kesher | 10 septembre 2005 à 10:34
Claire, Adam, vous dites que les gens ne sont pas assez mûrs, n'ont pas assez confiance en l'avenir...
Alors on fait quoi ? On n'essaie pas de faire évoluer les gens ? On n'essaie pas de leur faire comprendre que ceux qui recherchent les bas prix dans le secteur dans lequel eux-mêmes travaillent ne contribuent pas à la pérennité de leur propre métier ?
Que suggérez vous ? Le silence ?
Rédigé par : Jo | 10 septembre 2005 à 13:21
Je ne propose pas le silence car c'est en communiquant que les choses avancent. Mais je pense que la majorité des gens sont conscient du problème mais voit d'abord chez eux avant de voir la situation dans sa globalité.
Cela étant dit, il ne tient qu'à nous de faire évoluer les mentalités.
Rédigé par : claire | 10 septembre 2005 à 14:46
OK, let's go ! Par où on commence ?
Rédigé par : Jo | 10 septembre 2005 à 16:25
Disons que je pense que les gens peuvent comprendre ces contradictions à titre personnel, mais vont attendre des autres qu'ils donnent l'exemple en premier...
Je suis meilleur analyste que "recommandeur". Mais comme Claire je pense qu'il faut communiquer. Je pense aussi qu'il faut prendre sur soi avant d'attendre monts et merveilles des autres. Qu'il s'agisse de son voisin ou de ceux qui décident.
Par où commencer ? Acheter une page de pub pour ton blog dans un titre de PQN ?
Rédigé par : Adam Kesher | 10 septembre 2005 à 23:38
Whaooo, Adam ! C'est très cher, cette idée ! Et je suis sûr qu'ils me feront même pas un tarif “grandes causes“ ! Bon, essayons de trouver autre chose...
Rédigé par : Jo | 10 septembre 2005 à 23:48
il faut remettre l'humain au centre de l'affaire mais pour ça il faut que les electeurs que se rappelle de leur pouvoir, imposssible me diras-tu , pas sur, nos spin doctor ont instauré la peur pour mieux controlé tout le monde, donc la solution est que d'autres influenceurs lancent une autre façon de voir les choses.Ce n'est qu'un debut et je n'irai pas plus loin ce soir (trop long) mais l'histoire de notre pays nous montre a quel point la france aime les virages a 180 degres.....
Rédigé par : actuz boy | 10 septembre 2005 à 23:59
D'accord Actuz Boy : il ne faut pas laisser aux officiels, aux médias le monopole de la parole. Il faut utiliser les medias à notre disposition (principalement le net) pour faire passer d'autres messages, relayer d'autres voix, ouvrir d'autres pistes...
A partir de là, tout est permis, y compris les virages à 180°.
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 00:11
mais tu as assez navigué dans le monde la com pour savoir, qu'il y a un trio obligatoire pour que cela puisse se faire,des entrepreneurs, des politiques , et des personnes de la com.
a partir de cela si le projet est creatif, innovant, et fort alors la tout est possible ;)
Rédigé par : actuz boy | 11 septembre 2005 à 00:25
Dans ton trio, tu oublies le peuple, sa dynamique, son bons sens, son instinct, mais aussi sa force d'inertie, sa bêtise de troupeau...
Quant aux autres... Entrepreneurs, why not, politiques (lesquels ? Ceux dont la chose publique est le gagne-pain ? Ceux dont le cerveau est oblitéré par la ligne ou les tactiques de leur parti ? Ceux qui sont formatés par la pensée dominante ? D'autres ?), gens de la comm., je ne sais pas desquels tu parles (médias ? publicitaires ?), je les connais assez, effectivement, et je m'en méfie : ce sont souvent des mercenaires sans convictions profondes... Bou la la, le tri ne sera pas facile.
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 10:49
pour le peuple biensur c'est le moteur, mais je parlais plus de l'allumage, et je pense que ce trio peut creer l'etincelle,pour les politiques je parle de ceux qui sont obligés de la fermer a cause du parti, pour les gens de la com , je pensais plus a un groupe d'influenceurs, possible grace au web (ex:etienne chouard pour le referendum),je voulais seulement soulever que pour moi il faut cet action tripartiste pour que cela fonctionne, apres biensur rien ne peut se faire sans le peuple, encore faut il lui donner l'envie de changer les choses
Rédigé par : actuz boy | 11 septembre 2005 à 11:19
Alors, dans ce cas, Actuz Boy, d'accord... Bon, va falloir songer à s'organiser... Penses-y de ton côté, avec tes potes de Actlog (http://actuz.over-blog.com/) et tiens-moi au courant. J'y travaille aussi.
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 12:46
> Juste une impression à chaud d'abord : peut-être ne faut-il pas superposer l'impression renvoyée par ce reportage et ce à quoi le public est prêt (ou pas d'ailleurs). En fait "le public", comme "le peuple", "les consommateurs", ce ne sont pas des bons mots : les comportements sont variés, les moyens financiers également, les choix citoyens aussi.
> Je me creuse la tête ensuite : la grande question = par où commencer ? J'ai une réponse toute personnelle : je pense que la "révolution" (car il y a là une réelle révolution à faire, au vrai sens du mot) est avant tout individuelle, et que c'est la synergie des "révolutions intérieures" qui produit un changement collectif. ok, hyper théorique me direz-vous. Bon, d'accord, allons-y concrètement, voici la charte que je me propose : pas consommer 200L d'eau par jour (si, si ça va très vite), pas me racheter un Tshirt de plus, arrêter complètement de filer des sous aux boîtes qui délocalisent (oula j'ai déjà un problème de connexion), manger moins (3 repas par jour c'est un gros gros luxe vu à l'échelle de la planète, allez zou 2), arrêter la viande (ok là c'est fait), penser décroissance (donc impliquer mon cerveau dans ma révolution), refuser augmentation de salaire et exiger de la Direction qu'elle répartisse la masse salariale, penser à écrire aux fabricants de tous mes équipements (du fer à repasser au scan) pour exiger qu'ils produisent éthiquement et recyclent, faire la même chose avec mon entreprise d'ailleurs (huh, où est mon Plan Epargne Logement?) ... non exhaustif, bien sûr.
Et maintenant, je commence par où ? :)
Rédigé par : flo | 11 septembre 2005 à 16:32
Vaste programme, Flo ! Je suis assez d'accord qu'il faut d'abord essayer d'être soi-même exemplaire (on ne nous apprend pas à l'être : vivant à la campagne depuis deux ans, je découvre, petit à petit, l'écologie, les économies d'énergies, etc, toutes choses que j'ignorais ou négligeais auparavant). Donc OK pour consommer moins d'eau, de T.Shirts, manger moins (notamment moins de viande)...
Arrêter de filer du blé à des boites qui délocalisent, c'est déjà plus compliqué : qu'est-ce qui distingue une boîte qui délocalise et une boîte qui se déploie hors des frontières pour conquérir de nouveaux marchés ? On n'achète plus de yaourts Danone parce qu'ils ne sont pas faits avec le lait de nos vaches ? Parce qu'on estime peu légitime que les producteurs laitiers, chinois ou que sais-je, aient le droit de gagner leur vie ? La mondialisation ne dépend pas du bon vouloir de nos entreprises. C'est un mouvement de fond, produit du capitalisme d'un côté, mais également de peuples jusque là marginalisés ou exploités qui espèrent bénéficier de notre mode de vie.
Quant à peser sur des entreprises pour qu'elles répartissent mieux la masse salariale, qu'elles produisent éthiquement et écologiquement, ça, ça relève clairement du combat collectif. Le concept de “révolution individuelle“ n'est pas à la hauteur des rapports de forces : il faut être nombreux et organisés pour peser sur ces sujets. Ça viendra.
Allez, pour répondre à ta question, commence par ce qui est de ta propre responsabilité. C'est déjà très bien. Le reste suivra.
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 17:45
pour en savoir plus je t' ai envoyé un mail ;)
Rédigé par : actuz boy | 11 septembre 2005 à 17:52
Actuz boy, j'y ai répondu, il y a dix minutes ! A +
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 18:33
A propos de révolution individuelle c'est effectivement une question d'état d'esprit ou d'éducation qui fait qu'on pense à l'autre avant de penser à soi-même. Pour moi c'est autant dans le fait de se mettre à droite dans un escalator pour laisser avancer ceux qui le veulent, que d'acheter citoyen (et effectivement encore faut-il avoir les moyens).
Quant aux entreprises, ce qui me rend pessimiste c'est le système basé sur l'actionnariat, qui oblige les entreprises à ne penser qu'au profit. Car si les entreprises étaient parfaitement maîtresses d'elles-mêmes, elles pourraient plus facilement mettre en oeuvre des mesures citoyennes, commes les boulangers qui ont prçogressivement diminué le taux de sel dans le pain.
Si on goûtait une baguette d'il y a 10 ans, on la trouverait hyper salée. Mais comme ça s'est fait progressivement, le consommateur ne l'a pas senti et l'impact sur les ventes n'a pas été celui d'une mesure brutale.
Je crois en ce type de mesure progressives et collectives, mais je crains que les entreprises ne manquent de marge de manoeuvre pour pouvoir le faire.
Rédigé par : Adam Kesher | 11 septembre 2005 à 19:19
Adam, La révolution individuelle que tu évoques n'est pas tout à fait celle de Flo, mais elle est également respectable.
S'agissant des entreprises, c'est le système capitaliste dans son ensemble que tu mets en cause. Plutôt d'accord. La dérive du capitalisme financier est criminelle et mène le système à sa faillite : quand la dernière veuve américaine (réputée bénéficiaire des fonds de pensions) aura fini de ruiner son dernier petit-fils, peut-être lui achètera-t-elle une corde pour se pendre ?
Pour ce qui est des règles de bonne conduite (ton exemple des boulangers), on peut toujours faire confiance à la bonne volonté des gens, mais il est bon de l'appuyer par la force de l'intérêt collectif, théoriquement représenté par la loi.
Rédigé par : Jo | 11 septembre 2005 à 20:45