Objectif zéro enfant pauvre dans quinze ans
Neurobiologiste de formation, énarque (promotion Jean Monnet), Martin Hirsch a été directeur de cabinet de Bernard Kouchner, de 1997 à 1999, avant d'endosser les responsabilités de premier directeur général de l'AFSSA, (l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) à sa création, en 1999.
Martin Hirsch est également président d’Emmaüs France.
En janvier 2005, Martin Hirsch s’est vu confier, par le ministère des solidarités et de la santé, le pilotage d’une réflexion de 3 mois, sur le thème “famille, vulnérabilité, pauvreté“. Intitulé “Au possible nous sommes tenus“, le rapport Hirsch a été rendu public, il y a un peu plus d’un mois. Unanimement salué, il préconise une remise à plat du système d’aides afin d’éradiquer la pauvreté des enfants d’ici 2020.
Mesure phare : le revenu social d’activité. Pour atteindre l’objectif fixé, le rapport propose une refonte complète du fonctionnement actuel des aides sociales, par le biais d’un dispositif permettant le cumul des revenus d’activités et des revenus de la solidarité, le RSA (Revenu de solidarité active).
Ce système unique se substituerait aux allocations actuelles – RMI (Revenu minimum d’insertion), ASS (Allocation de solidarité spécifique), API (Allocation parents isolés). Car, comme l’explique Gaby Bonnand, « l’objectif d’éradication de la pauvreté des enfants passe par l’amélioration de la situation des parents ».
L’objectif est donc de faire en sorte que chaque heure travaillée améliore le revenu global de la famille, en mettant fin au phénomène des travailleurs pauvres, qui sont estimés à un million en France, « un objectif que la CFDT soutient totalement ». Le système d’aide sociale produit en effet des “ effets de seuil ”, qui rendent la reprise du travail peu rémunératrice pour les allocataires des minima sociaux. Un dispositif tel que le RSA permettrait donc de conserver une partie des aides en cas de reprise de travail.
Pour la commission Hirsch, « les minima sociaux sont devenus des “ trappes à inactivité ” et, pour un nombre de plus en plus important de ménages français, le travail ne permet plus de franchir le seuil de pauvreté ». D’aucuns craignent un effet d’aubaine pour les employeurs. « Une attention particulière doit, bien sûr, être portée au temps partiel pour qu’il ne se développe pas en dehors d’un processus de réinsertion, souligne Gaby Bonnand. Mais le risque le plus fort aujourd’hui, face aux discours culpabilisants qui regrettent le faible écart entre les minima sociaux et le Smic, est de voir ces minima sociaux diminuer.»
Lire le rapport Hirsch
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