Dieu (toujours vivant, dit-on)
On peut admirer sans croire. C'est mon cas, concernant dieu.
Je trouve très fort cet absent aux multiples visages : dieu tout court, mais aussi Allah, Jéhovah, Bouddha ou l'une des milliers de divinités de l'hindouisme, etc, pour ne parler que de ses avatars les plus répandus.
Ce type (au sens de typologie), créateur, paraît-il, de l'univers, gérant d'un au-delà aux contours mal connus, réussit à faire parler de lui dans toutes les langues sans que personne ne l'aie jamais vraiment vu. Cet “être“ d'amour a réussi à motiver les hommes pour qu'en son nom, depuis des millénaires, ils bâtissent des cathédrales et des temples sublimes, mais, surtout, ils s'excluent, s'excommunient, se torturent, s'étripent, se massacrent.
Dieu, vous êtes très fort, j'aime beaucoup ce que vous faites ! Et ce que vous ne faites pas !
Cher Jo., je ne comprends pas bien le rapport entre Dieu (quelle qu'en soit la perception ou la définition) et l'extase, tel que vous le présentez là ?
Pour moi, la croyance est un postulat et non la conséquence. Dans ce sens, je rejoins Saint Anselme : la croyance est antérieure à la raison, et c'est cette croyance qui ouvre des perspectives extatiques. Autrement dit, l'extase ne peut être définie par la croyance.
Par ailleurs, la définition de Dieu en tant "qu'être d'amour" est marquée par une religion.
Enfin, faut-il nécessairement mélanger croyance et usage de la violence ? La volonté de vouloir imposer un postulat n'est pas nécessairement corrélée avec création artistique ou dévotion.
Ainsi, il me semble plus intéressant redonner corps aux utopies, génératrices de sens, plutôt que de juger l'utopie au regard des dérives qu'elles peuvent engendrer.
Rédigé par : Robert | 02 mai 2005 à 12:16
> Robert, comment peut-on "juger l'utopie" sans en observer les dérives ? A mon humble avis (non, j'rigole, c'était pour faire un peu catho, mais j'arrête), à mon avis, donc, il y a deux petits soucis :
1. juger l'utopie des religions (ou même l'idée de Dieu) implique qu'on la définisse (l'utopie). On risque fort d'avoir affaire à plusieurs définitions. On prend laquelle ? On les prend toutes ? On fait comment ? Si c'est dans les textes qu'on la trouve, si au pif on prend la bible, il n'y a pas vraiment besoin de "dérives" pour pouvoir émettre un avis négatif sur la question. Si ce sont les interprétations, on va en trouver des contradictoires, lesquelles prendre ?
2. Sinon, juger une utopie sans en juger la pratique, c'est aussi un peu compliqué : suffirait-il de se prétendre irréprochable pour éviter toute critique ?
bises
Rédigé par : charlie | 03 mai 2005 à 16:33
Soit, Charlie, tu as raison (pour rebondir dans le catho) !
Mon propos visait plus le discours ambiant qui juge l'utopie soit en considérant qu'elle contient intrinsèquement (on m'a soufflé le mot !) des dérives, soit sous couvert de pragmatisme, ce qui revient parfois au même.
Par ailleurs, le propos initial portait sur les religions dans une vision tronquée d'unicité à la fois des religions et des courants de penser dans chaque religion.
De plus, je réagissais davantage aux amalgames et confusions (de la même manière que j'essaie de le faire sur le thème du "mondialisme"), mais je reconnais que mon poste était un peu rapide et simpliste.
Rédigé par : Robert | 04 mai 2005 à 13:48