L'été dernier, l'intervention israélienne au Liban, le laissait supposer : Israël et les Etats-Unis cherchaient fondamentalement un casus belli avec la Syrie ou/et l'Iran.
Aujourd'hui, les déclarations récentes de George W. Bush, notamment au cours de son dernier Discours sur l'état de l'Union justifient et renforcent cette hypothèse : “Le succès en Irak exige également la défense de son intégrité
territoriale et une stabilisation de la région face aux défis
extrémistes. Cela commence par s'intéresser à l'Iran et à la Syrie. Ces
deux régimes permettent aux terroristes et aux insurgés d'utiliser
leurs territoires pour entrer et sortir d'Irak.
L'Iran fournit un soutien matériel pour des attaques contre les troupes américaines.
Nous stopperons les attaques contre nos forces. Nous interromprons le flux de soutien de l'Iran et de la Syrie. Et nous chercherons et détruirons les réseaux qui fournissent des armements avancés et forment nos ennemis en Irak.
Nous
prenons également d'autres mesures pour soutenir la sécurité de l'Irak
et pour protéger les intérêts américains au Moyen-Orient. J'ai
récemment ordonné le déploiement d'un groupe supplémentaire de porteurs
de frappes dans la région.
Nous étendrons le partage des
informations et nous déploierons des systèmes de défense aérien Patriot
pour rassurer nos amis et alliés.
Nous travaillerons avec les
gouvernements de la Turquie et de l'Irak pour les aider à résoudre les
problèmes le long de leurs frontières. Et nous travaillerons avec
d'autres pour empêcher l'Iran d'obtenir des armes nucléaires et dominer
la région.“
Une audition récente (le 11 janvier dernier) de Condoleeza Rice, au Sénat, confirme cette orientation :
Sénateur Joseph BIDEN (Président du Comité des Relations Etrangères) : Secrétaire Rice, pensez-vous que le président a
l'autorité constitutionnelle pour poursuivre de l'autre côté de la
frontière en Irak (sic/Iran) ou en Syrie, les réseaux dans ces pays ?
Secrétaire RICE :
Bien, Monsieur le président, je pense que je ne voudrais pas spéculer
sur l'autorité constitutionnelle du président ou essayer de dire quoi
que ce soit qui diminuerait certainement son autorité constitutionnelle,
qui est large en tant que commandant en chef.
Je pense que tout le
monde comprendra cela : les Américains et moi supposons que le Congrès
s'attende à ce que le président fasse ce qui est nécessaire pour
protéger nos forces.“
Si l'on ajoute, à ces dires, la manière dont a été pris en compte le rapport Baker (qui préconisait notamment une ouverture de négociations avec la Syrie et l'Iran) et l'annonce de l'envoi de 21.000 GI's supplémentaires en Irak, on peut s'interroger : ce que concocte l'exécutif américain n'a-t-il pas pour vocation une sortie de l'enlisement irakien par une extension du conflit, de nature à “régler“ notamment, la question de l'armement nucléaire de l'Iran ?
Et, plus précisément, on peut se demander si celui-ci n'a pas déjà entamé, “secrètement“, une guerre contre la Syrie et l'Iran.
C'est ce que prétend Mondialisation, Ca., centre de recherche canadien sur la mondialisation : “Les cercles des renseignements, de l'armée et de
politique étrangère de Washington, sont occupés aujourd'hui à spéculer
sur l'envoi du président, hier (11 janvier 2007) ou ces derniers jours, d'un décret
secret au Secrétaire de la Défense et au directeur de la CIA pour
lancer des opérations militaires contre la Syrie et l'Iran.
“Le
président pourrait avoir démarré une nouvelle guerre secrète,
non-officielle contre la Syrie et l'Iran, sans le consentement du
Congrès ou un large débat avec le pays.“
A l'appui de cette thèse, le site canadien relève que les forces américaines ont délibérément cherché l'incident en attaquant, le 11 janvier, un consulat iranien à Arbil (à 100km à l'est de Mossoul), en Irak, et détenu cinq membres
du personnel iranien.
Et tandis que Le Monde d'aujourd'hui fait état des craintes suscitées à Téhéran par un éventuel embargo, il semble que des dangers plus grands pèsent sur l'Iran.
D'autres informations du même site font, en effet, état de la mise au point, depuis deux ans, de plans d'attaques aériennes, voire nucléaires, coordonnés avec Israël, contre l'Iran, dont il se murmure qu'ils devraient être mis en œuvre dès cette année.
Réjouissant, non ? Et, malheureusement, pas impossible.
on parlaient de janvier ou de février pour les frappes ...
maintenant est ce que le conflit avec le hezbollah en été et les difficultés auxquelles ont fait face les forces israéliennes ne vont pas retarder le projet?
Rédigé par : frenchy | 20 janvier 2007 à 18:37
Peut-être suis-je très naïf, mais le Congrès étasunien n'empêcherait-il pas cela? N'y aura-t-il pas là un cas pour une procédure d'empeachement? Certes, Israël risque de jouer le rôle de prête-nom...
Rédigé par : Philippe | 21 janvier 2007 à 03:16
Ben quand on voit ce qu'ils ont aussi fait en Somalie sans que l'on en parle, pour le coup; plus dans les médias, on se rend compte à quel point tout cela est rodé! Et plus Bush est contesté, plus il s'enfonce!
Rédigé par : So-ann | 21 janvier 2007 à 11:48
On dit aussi qu'il y a des négociations secrètes entre Israël et la Syrie.
Il serait par ailleurs quelque peu candide d'imaginer que les Etats-Unis puissent laisser leur allié israélien à la portée d'une bombe atomique iranienne.
Déjà la première guerre du golfe avait débuté au moment où des rumeurs insistantes faisaient état de l'avancement du projet irakien de bombe nucléaire.
On se demande parfois ce que serait le Proche-orient si le foyer national juif avait été installé au Paraguay comme cela avait été envisagé.
La région serait peut-être aussi explosive puisqu'elle est riche en pétrole!
Rédigé par : dang | 21 janvier 2007 à 12:31
Entre Bush et Poutine et une Europe écrasée par sa non-construction, on est vraiment mal...
Rédigé par : isabelle | 21 janvier 2007 à 14:21
il semble que l'intelligence tactique de dubya ait encore frappé : il a lié l'affaire iranienne à l'irak, erreur majeure, comme l'explique dedefensa.org (lien et extrait ci-dessous). ce ne veut pas dire qu'il ne se passera rien, mais que la pilule devient de plus en plus grosse et contondante à faire passer. le congrès est extrêmement remonté, et si une affaire iranienne "vierge", id est affaire "en soi" de sécurité/"danger national" à cause du nucléaire était déjà peu facile à faire avaler, une affaire iranienne liée à l'irak, ça devient vraiment critique :
"Comme cela apparaissait avec les suites immédiates du discours du 10 janvier, l’Iran est entré dans l’arène de la contestation du Congrès. Jusqu’alors assurée d’une sorte de statut de tabou au contraire du conflit irakien, la guerre projetée contre l’Iran fait *désormais* partie des matières soumises à contestation. Avec sa manœuvre tactique du 10 janvier (élargir le conflit irakien à l’Iran pour justifier des mesures agressives contre l’Iran), GW a fait une erreur stratégique majeure. Vieille habitude."
article entier : http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3614
ne pas louper le lien sur le *désormais*
Rédigé par : bituur esztreym | 21 janvier 2007 à 21:51
Vous ne voyez pas que ce qui se passe c'est la dernière phase de la domination USèsque, le GUEVARA il le disait, pour vaincre les USA faut mutiplier les Viet Nam, les statèges US s'en occupent, et dans quelques millions de morts et décénnies si tout va bien, il finira par avoir raison le "Che" (pas chevènement) .
Pôvre sapiens, pas foutu de se donner des dominants intelligents, on préfère les plus brillants et bruyants, normal on juge à lumière de ceux qui veulent que l'on reste dans l'obscurité et l'obscurantisme, les MARCHANDS DE CANON. La civilisation ne sera pas bonne aux marchands d'arme.
Rédigé par : luluberlu | 22 janvier 2007 à 14:45
ce que je crois....
que cela soit pour les américains oules autres le problème est le même, prévoir la réaction des petit gens... ceux qui ne sont pas aux affaires maintenant.
supposons que les GI arrivent jusqu'à Teheran avec l'assentiment d'une partie non négligeable des iraniens... voici le scénario idéal..mais et c'est toute la faille du raisonnement américain : que faire lorsqu'une partie du peuple iranien commencera sa guerre contre "le nouvel occupant" on dira que ce sont des "terroristes",...
l'irak montre qu'il n y a pas d'issue que de s'en remettre au irakiens...s'ils veulent faire la révolution c'est à eux de le faire...
jouer avec les peuples, c'est jouer avec des équations à un million de variables..
Rédigé par : benmhidi | 04 mai 2007 à 21:25
ce que je crois....
que cela soit pour les américains oules autres le problème est le même, prévoir la réaction des petit gens... ceux qui ne sont pas aux affaires maintenant.
supposons que les GI arrivent jusqu'à Teheran avec l'assentiment d'une partie non négligeable des iraniens... voici le scénario idéal..mais et c'est toute la faille du raisonnement américain : que faire lorsqu'une partie du peuple iranien commencera sa guerre contre "le nouvel occupant" on dira que ce sont des "terroristes",...
l'irak montre qu'il n y a pas d'issue que de s'en remettre au irakiens...s'ils veulent faire la révolution c'est à eux de le faire...
jouer avec les peuples, c'est jouer avec des équations à un million de variables..
Rédigé par : benmhidi | 04 mai 2007 à 21:26